sábado, 19 de febrero de 2011

Libye, Bahrein, Yémen … Des dictatures plus violentes et contestées que jamais

Des dizaines de manifestants ont été tués par les forces de répression lors des rassemblements demandant l’éviction de Mouammar Kadhafi, alors que le soulèvement s’étend.

Les forces de répression en Libye ont assassiné des dizaines de manifestants pro-démocratie lors des manifestations exigeant l’éviction de Mouammar Kadhafi, l’antique dirigeant du pays [plus 40 ans de dictature - N.d.T].

Un médecin de Benghazi, la deuxième ville du pays, a déclaré à Al Jazeera qu’il avait vu 70 corps à l’hôpital principal ce vendredi, après une des plus violentes mesures de répression prises contre des manifestants pacifiques à ce jour.

« Je l’ai vu sur mes propres yeux : au moins 70 corps à l’hôpital », a déclaré Wuwufaq al-Zuwail, un médecin. Il a ajouté que les forces de répression ont empêché les ambulances d’atteindre le lieu des manifestations du vendredi.

Human Rights Watch affirme de son côté que les forces [dites] de sécurité libyennes ont abattu 84 personnes au cours des trois derniers jours.

Le gouvernement libyen a également bloqué la chaîne Al Jazeera dans le pays, et les internautes ont signalé que le site Web d’Al Jazeera était devenu inaccessible.

Manifestants abattus

Les manifestants suivant les funérailles des personnes tuées dans la deuxième ville de la Libye, auraient essuyé des tirs des forces de répression, alors que les protestations dans ce pays nord-africain exportateur de pétrole sont entrées dans leur cinquième jour.

Mohamed el-Berqawy, un ingénieur de Benghazi, a déclaré à Al Jazeera que la ville avait été le théâtre d’un « massacre » et que quatre manifestants ont été tués vendredi.

« Où est l’Organisation des Nations Unies … où est (le président américain Barack) Obama, où est le reste du monde, des gens meurent dans les rue », dit-il. « Nous sommes prêts à mourir pour notre pays. »

Les informations en provenance de Libye sont difficiles à vérifier depuis que les protestations ont commencé, à cause des restrictions imposées à l’entrée des journalistes dans le pays et à cause des limitations appliquées par le gouvernement à Internet et aux accès de téléphonie mobile. Mais Human Rights Watch a signalé qu’au moins 84 manifestants ont été tués jusqu’à présent.


Des dizaines de milliers de manifestants anti-gouvernementaux qui cherchent à renverser Kadhafi sont descendus dans les rues à travers toute la Libye, jeudi, dans ce que les organisateurs ont appelé « le jour de colère » calqué sur des manifestations similaires en Tunisie et en Egypte et qui ont renversé les dirigeants de longue date de ces deux pays. Kadhafi contrôle la Libye depuis 1969.

Les funérailles des personnes tuées, prévues dans les deux Benghazi et la ville de Bayda ce vendredi, peuvent avoir servi de catalyseur pour de plus amples protestations.

Des partisans pro-gouvernementaux ont également été vus dans les rues de Tripoli vendredi matin, selon la télévision d’Etat libyenne, qui diffusait des images portant la mention « en direct » et qui montraient des hommes scandant des slogans de soutien à Kadhafi.

Affrontements meurtriers jeudi

Des affrontements meurtriers ont éclaté dans plusieurs villes ce jeudi, après que l’opposition ait appelé à des manifestations dans une rare initiative de défiance inspirée par les soulèvements dans d’autres Etats arabes et le renversement des présidents-dictateurs Hosni Moubarak en Egypte et Zine El Abidine Ben Ali en Tunisie.

Les plus graves affrontements semblent avoir eu lieu dans la région orientale de Cyrénaïque, et particulièrement dans la ville de Benghazi, où le soutien à Kadhafi a toujours été plus faible que dans d’autres parties du pays.

Le journal libyen officiel Quryna a indiqué que le chef de la sécurité régionale avait été démis de ses fonctions après la mort de manifestants dans Bayda. Des groupes de l’opposition libyenne en exil ont affirmé que les citoyens de Bayda s’étaient joints aux forces de police local pour prendre en charge Bayda et lutter contre les milices soutenues par le gouvernement, dont les rangs seraient comblés par des recrues en provenance d’autres pays africains.

Les adversaires de Kadhafi disent vouloir la liberté politique, le respect des droits de l’homme et la fin de la corruption.

Le gouvernement Kadhafi a proposé le doublement des salaires des employés du gouvernement et a relâché 110 personnes accusées d’activités anti-gouvernementales – des tactiques semblables à celles adoptées par d’autres régimes arabes face à des protestations de masse.

Kadhafi a également rencontré les chefs tribaux pour solliciter leur appui.

19 février 2011 - Al Jazeera

Traduction : Info-palestine

http://www.mecanopolis.org/

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