domingo, 22 de junio de 2008

Robert Gates serait le fondateur d’Al-Qaeda

Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, les Etats- Unis ont lancé leur guerre contre le terrorisme. L’objectif étant de démanteler Al Qaïda et d’arrêter son leader Oussama Ben Laden. Cette guerre n’a, à ce jour, pas encore obtenu les résultats annoncés au départ. Ben Laden court toujours et Al Qaïda sévit sans discontinuer. Webster Tarpley, historien, journaliste d’investigation sur les réseaux terroristes, a eu à mener par le passé l’enquête sur l’assassinat d’Aldo Moro, à la demande de parlementaires italiens. L’auteur écrit dans son livre « La terreur fabriquée made in USA » qu’Al Qaïda est un outil de déstabilisation.

Le Courrier d Algérie : Vous dites qu’El Qaïda et son chef Ben Laden n’auraient pas existé si les Etats-Unis ne les avaient pas créés pour les utiliser contre la Russie en Afghanistan et continuent de les soutenir à ce jour ?

Webster Tarpley : Oui, c’est cela. Al Qaïda a été créée pendant la guerre d’Afghanistan pour monter une guerre armée contre les Soviétiques. Le fondateur d’Al Qaïda n’est autre que ce «petit bonhomme» qui est aujourd’hui ministre de la Défense, Robert Gate. Il était, à cette époque, le numéro deux ou trois de la CIA, il a écrit dans ses mémoires que je cite dans mon livre : «Nous avons pensé à créer une légion arabe contre les Soviétiques.» Si on suit l’histoire d’Al Qaïda, on trouve que cette organisation attaque toujours par principe les ennemis des Etats-Unis. Si une nation est visée par Washington, elle va aussi subir les attaques d’El Qaïda. Par exemple : aujourd’hui, les Etats-Unis sont en train de déstabiliser le Pakistan. Dick Cheney s’est rendu à Islamabad et a demandé à Musharaf de s’associer à la nouvelle guerre que les Etats-Unis planifient contre l’Iran. Musharaf a dit non. Actuellement, la déstabilisation est en plein processus ; le relais est pris par Ben Laden qui déclare la guerre au Pakistan. Les Etats-Unis veulent à tout prix déclencher une guerre contre l’Iran ; Musharaf a eu le mérite de dire non à Cheney !! Après cela, le New York Times a commencé à publier tout de suite après les noms des généraux parmi lesquels il serait susceptible de choisir un nouveau président pour le Pakistan.

Dans votre livre «La terreur fabriquée made in USA», vous citez un ancien officier du MI5 ? Vous dites que Sheller a déclaré à des journalistes que les services secrets britanniques avaient financé la tentative d’assassinat contre El Kadhafi ?

David Sheller qui était un officier du contre -espionnage britannique du MI5 a observé que les services secrets britanniques étaient en train de donner 100 000 livres sterling à Al Qaïda pour assassiner le président Al Kadhafi, et offrir ainsi le prétexte à l’invasion anglo-américaine de ce pays afin de s’emparer de son pétrole. C’est toujours la même chose qui se passe, le même scénario. Si vous trouvez maintenant en Algérie Al Qaïda, cela indique une volonté de déstabilisation contre votre pays. Il y a aussi le fait qu’au moment où un chef de gouvernement dit : «Je veux me libérer de l’hégémonie du dollar, je ne veux pas de dollars, je veux me faire payer en euro, en yen etc.. Il va être défini comme terroriste, cela s’est déjà passé : vous avez l’exemple de Poutine qui était le pôle de résistance contre les Etats-Unis. Poutine voulait vendre son blé et son pétrole en rouble, résultat : il a été l’objet d’une violente campagne de propagande, même chose avec le président Chavez au Venezuela, ce dernier a cherché à remplacer le dollar dans son pays et à avoir des accords avec Cuba. Il a été catalogué comme terroriste. Il est même défini, lui le catholique de l’Amérique du Sud, comme étant un suppôt d’Al Qaïda.

Vous dites également que Ben Laden n’aurait pas survécu bien longtemps sans ses protecteurs et un vaste réseau de soutien. Qui sont ses protecteurs ?

L’avocat légal de Ben Laden c’était Madeleine Allbright, qui était alors la secrétaire d’Etat US. Les Soudanais voulaient, à cette époque, livrer Ben Laden à l’Administration américaine directement, et madame Albright a refusé cette opération, disant que c’était impossible, car il n’y a pas d’accusation contre lui. De plus, le président de l’association des amis de Ben Laden, c’est Michael Shayer de la CIA et le valet personnel de Ben Laden, c’est le sergent Ali Mohamed qui était dans l’armée égyptienne, devenu ensuite membre des forces spéciales des Etats-Unis en Caroline du Nord. En tout cas, pour moi Al Qaïda est une véritable machination destinée à déstabiliser les régimes récalcitrants. Vous trouverez des détails appuyés de noms et de lieux dans mon livre «La terreur fabriquée made in USA».

Propos recueillis par Meriem Abdou pour le Courrier d’Algérie

mecanopolis