domingo, 30 de enero de 2011

Egipto: El Baradei señaló que Washington por un lado habla de democracia y por el otro respalda a un 'dictador'

Cuestiona El Baradei solidaridad de EU con Mubarak

El opositor señaló que Washington por un lado habla de democracia y por el otro respalda a un 'dictador'.

AFP
Publicado: 30/01/2011 08:35
Washington. Egipto está "en el inicio de una nueva era", afirmó este domingo por la noche el opositor Mohamed El Baradei dirigiéndose a los miles de manifestantes reunidos en el centro de El Cairo para reclamar la dimisión del presidente Hosni Mubarak, comprobaron periodistas.

El premio Nobel de la Paz 2005 llegó poco antes, pese al toque de queda, a la céntrica plaza Tahrir, donde estaban congregados miles de manifestantes que gritaban "El pueblo quiere la caída del presidente" y "Sacrificaremos nuestra alma y nuestra sangre por la patria".

"Os pido que tengáis paciencia, el cambio llega", pidió el ex director general de la Agencia Internacional de Energía Atómica (AIEA) a los manifestantes, que coreaban: "Vamos por el buen camino (...), nuestra fuerza es nuestro número".

Horas antes, El Baradei declaró a la cadena televisiva estadunidense CBS que Estados Unidos pierde su "credibilidad" al exhortar a una democratización en Egipto y a la vez continuar dando apoyo al presidente Hosni Mubarak".

"El gobierno estadunidense no puede pedir al pueblo egipcio que crea que un dictador que está en el poder desde hace 30 años será quien instaurará la democracia", estimó el opositor, interrogado desde El Cairo por el programa Face the Nation.

"Ustedes están perdiendo credibilidad día a día", advirtió El Baradei al referirse al gobierno de Estados Unidos.

"Por un lado, ustedes hablan de democracia, de estado de derecho, de derechos humanos, y por el otro, ustedes aportan hoy su apoyo a un dictador que continúa oprimiendo a su pueblo", afirmó, reiterando que Mubarak debe dejar el poder.

Estados Unidos debe ponerse claramente del lado de los manifestantes, añadió.

El ex jefe de la Agencia Internacional de Energía Atómica (AIEA) recibió el encargo de "negociar" con el régimen del presidente Mubarak por parte de la Coalición Nacional por el Cambio, que agrupa a varias formaciones de oposición, entre las cuales figuran los Hermanos Musulmanes.

La jefa de la diplomacia estadunidense Hillary Clinton estimó por su lado este domingo que Hosni Mubarak no había hecho aún lo suficiente por la democratización de su país, y se pronunció por "una transición ordenada" en Egipto

http://www.jornada.unam.mx/

jueves, 27 de enero de 2011

Omar Mazri : Révolution et contre révolution en Tunisie


Hassan Nasrallah dans son dernier discours sur les événements qui secouent le Liban que la CIA prépare à une guerre civile dit sans détours :

"Hier, nous avons entendu que Jeffrey Fieltman ( sous-secrétaire américain pour les affaires du Proche-Orient) s’est rendu en Tunisie, nous devons savoir qu’il y a un complot américain qui se prépare contre le peuple tunisien et contre votre révolution. Là où passe ce sorcier, c’est signe de malheur ."

Nous voyons les traces du passage de ce corbeau de malheur qui vient montrer à Cain comment enterrer Abel après l'avoir tué :

- Le regime de Ben Ali fait de la diversion en se mettant à chasser un gibier à terre conformant le proverbe arabe : " quand le taureau est à terre les couteaux deviennent nombreux et aiguisés". Derrière la diversion médiatique on voit la volonté américaine de liquider la Révolution tunisienne avant qu'elle ne se propage dans tous les pays arabes faisant renversers les vassaux de l'impérialisme.

- le gouvernement tunisien de transition dont la "légalité constitutionnelle" ne doit pas dépasser 2 mois s'installe dans la durée (au moins supérieur à 6 mois)

- Ce même gouvernement qui annonce qu'il a de quoi tenir 6 mois en termes de réserves de change annonce l'octroi de 150$ à chaque tunisien sans emploi sachant qu'officiellement le taux de chomage varie entre 20 et 40% selon les sources et les régions. Faites le calcul pour constater que cette enveloppe est le prix que paient les Etats-Unis pour acheter la paix sociale et corrompre la révolution populaire.

- Ce même gouvernement qui a pratiqué méthodiquement la gebegie appauvrissant les classes moyennes et mettant sous perfusion le peuple annonce la lutte contre la corruption. La dénonciation ou la lutte contre la corruption» d'une mafia» prédatrice ne peut tenir lieu d'analyse politique ni de promesse sociale car elle suppose que le peuple tunisien est politiquement infantile se sachant pas les mecanismes institutionnels et juridiques qu'il faut mettre en place et que l'actuel dispositif constitutionnel, juridique, politique et économique ne peut permettre.

- Les contingents civils du RCD et du renseignement de la dictature et de la CIA vont créer les conflits sociaux pour faire taire les revendications politiques et ainsi nous allons assister à des exacerbations entre les syndicats opposés à la dictature et aux corporations de métiers de la petite et moyenne bourgoisie sans conscience de classe qui vont tenter de faire valoir leurs pertes économiques et commerciales au point de manifester contre les révolutionnaires. Les USA inventeurs du "Chaos constructeur al fawda al khallaba" ont sans doute poussé leurs pions dans l'opposition et le gouvernement à organiser des contre marches contre la caravane de la révolution et contre les manifestants dans les villes de l'intérieur pour destabiliser la révolution et pousser les manifestans à douter ou à changer de cible.

- le Communicateur officiel du gouvernement est l'opposant Chebbi du parti démocratique progressiste chargé du cabinet ministériel du développement régional (?!). Dans la logique révolutionnaire ou transitoire le développement n'est pas une priorité car le plan de developpement, sa réalisation et ses effets exigent des années de labeur et supposent un socle démocratique garantissant la liberté pour que la croissance devienne développement social et économique et que sa répartition se fasse équitablement et que tous les tunisiens participent à l'esprit d'initiative économique dans le cadre de coopératives et de mutuelles d'investissement et de crédits. La précipitation du sauve-qui peut despotique met la charriue avant les boeufs. La CIA a mis ses pions formés à la démocratie américaine dans le gouvernement de Ben Ali sans Ben Ali.

- Le gouvernement tunisien de transition doit annoncer dans la journée un remaniement de circonstance pour tenter d'apaiser la colère des milliers de manifestants qui protestent contre le maintien du gouvernement de Ben Ali. La liste des entrants et des sortants est sans doute filtrée par la CIA qui a déja infiltré les prétendus partis d'opposition pour préparer un scénario de rechange au cas où... L'impérialisme travaille sans relâche et met à jour ses scénarios sans états d'âme.

- La présence des forces de l'ordre a été renforcée avec le retour des forces de repression anti-émeute qui ont pris position autour de la Casbah où se situent les bureaux du Premier ministre et de plusieurs ministères. La police anti-émeute tunisienne tire de nouveau des grenades à gaz lacrymogènes sur des manifestants forçant l'accès de l'esplanade où se situent les bureaux du Premier ministre. Elle tente de dégager les marcheurs de la "Caravane de la Révolution" qui sont venus de la Tunisie profonde et frondeuse pour renverser le système dictatorial.


La révolution tunisienne vient de commencer avec la logique de sa contradiction : la contre révolution

La voie révolutionnaire consiste à faire obstruction au plan américain de sauvetage du système despotique mis en place en Tunisie comme dispositif sécuritaire de la CIA dans la région arabe. La voie révolutionnaire consiste à imposer un conseil national de la révolution tunisienne qui supervise un gouvernement de salut national transitoire et l'election d'une assemblée constituante. La voie révolutionnaire c'est se ressourcer aux fondamentaux de la nation tunisienne : la libération complete du Maghreb du colonialisme et du despotisme.

http://liberation-opprimes.net/

lunes, 24 de enero de 2011

Washington ante la cólera del pueblo tunecino

Neocolonialismo. Control de África

por Thierry Meyssan*

Mientras los medios occidentales celebran la «Jasmine Revolution», Thierry Meyssan revela el plan estadounidense tendiente a detener la cólera del pueblo tunecino y a conservar esa discreta base de retaguardia de la CIA y la OTAN. Para Meyssan, el fenómeno insurreccional no ha terminado y la verdadera revolución, que tanto temen los occidentales, puede estar a punto de empezar.

El general William Ward, ex responsable de la represión en los territorios palestinos convertido en comandante del AfriCom, participa en una ceremonia en mayo de 2010. El ejército tunecino fue reducido al mínimo, pero el país sirve de base de retaguardia para las operaciones «antiterroristas» en la región y dispone de puertos indispensables para la OTAN en el control del Mediterráneo.

A las grandes potencias no les agradan los acontecimientos políticos que no pueden controlar y que obstaculizan sus planes. Los acontecimientos que han venido conmocionando Túnez desde hace un mes no son ajenos a esa regla. Todo lo contrario.

Resulta entonces bastante sorprendente que los grandes medios internacionales de difusión, fieles aliados del sistema de dominación mundial, se entusiasmen de pronto por la «revolución de jazmín» y que publiquen investigaciones y reportajes sobre la fortuna de la familia Ben Ali, a la que anteriormente no prestaban atención a pesar de su escandaloso tren de vida.

Lo que sucede es que los occidentales están tratando de recuperar terreno en una situación que se les fue de las manos y en la que ahora quieren insertarse describiéndola según sus propios deseos.

Primero que todo, es importante recordar que el régimen de Ben Ali gozaba del apoyo de Estados Unidos y de Israel, de Francia y de Italia.
Considerado por Washington como un Estado de importancia menor, Túnez estaba siendo más utilizado en materia de seguridad que en el plano económico.

En 1987, un golpe de Estado derrocó al presidente Habib Bourguiba para favorecer a su ministro del Interior, Zine el-Abidine Ben Ali. Este último es un agente de la CIA entrenado en la Senior Intelligence School de Fort Holabird.
Según informaciones recientes, Italia y Argelia parecen haber estado vinculadas a aquella toma del poder [1].

Desde su llegada misma al Palacio de la República, Ben Ali establece una Comisión Militar Conjunta con el Pentágono que se reúne anualmente, en mayo.
Ben Ali no confía en el ejército, lo mantiene marginado y no le proporciona suficiente equipamiento, con excepción del Grupo de Fuerzas Especiales que se entrena con los militares estadounidenses y que participa en el dispositivo «antiterrorista» regional.

Los puertos de Bizerta, Sfax, Susa y Túnez se abren a los navíos de la OTAN y, en 2004, la República de Túnez se inserta en el «Dialogo mediterráneo» de la alianza atlántica.

Al no abrigar con Túnez expectativas especiales en el plano económico, Washington permite que los miembros de la familia Ben Ali exploten a fondo el país. Cualquier empresa que allí se desarrolle tiene que cederles el 50% de su capital y los dividendos correspondientes a esa tajada. Pero las cosas se ponen feas en 2009, cuando la familia que controla el país pasa de la glotonería a la avaricia y trata de chantajear también a los empresarios estadounidenses.

Por su lado, el Departamento de Estado prevé la inevitable desaparición del presidente. El dictador ha eliminado a todos sus rivales y no tiene sucesor. Se impone entonces buscarle un sustituto en caso de que fallezca. Se recluta a unas 60 personalidades capaces de desempeñar un papel político después de Ben Ali. Cada una de esas personas recibe un entrenamiento de 3 meses en Fort Bragg y posteriormente se le asigna un salario mensual [2]. Y pasa el tiempo…

Aunque el presidente Ben Ali mantiene la retórica antisionista en vigor en el mundo musulmán, Túnez ofrece diversas facilidades a la colonia judía de Palestina. Se autoriza a los israelíes descendientes de tunecinos a viajar a Túnez y a comerciar en ese país. Incluso se invita a Ariel Sharon a viajar a Túnez.

La revuelta

El 17 de diciembre de 2010, la inmolación voluntaria de un vendedor ambulante, Mohamed Bouazizi, quien se prendió porque la policía le había confiscado su carreta y sus productos, da paso a los primeros disturbios. La población de Sidi Bouzid se identifica con aquel drama personal y se subleva.

Los enfrentamientos se extienden a varias regiones y, posteriormente, alcanzan la capital tunecina. El sindicato UGTT y un colectivo de abogados organizan manifestaciones, sellando así –sin hacerlo a propósito– la alianza entre las clases populares y la burguesía alrededor de una organización estructurada.

El 28 de diciembre, el presidente Ben Ali trata de recuperar el control de la situación. Visita al joven Mohamed Buazizi en el hospital y se dirige esa misma noche a la nación. Pero su discurso televisivo expresa su ceguera. Ben Ali denuncia a los manifestantes como extremistas y agitadores a sueldo y anuncia una represión feroz. Lejos de calmar las cosas, su intervención convierte la revuelta popular en insurrección. El pueblo tunecino ya no denuncia solamente la injusticia social sino el poder político.

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El productor Tarak Ben Ammar, propietario de Nessma TV y socio de Silvio Berlusconi. Es primo de Yasmina Torjman, la esposa del ministro francés de Industrias, Eric Besson.

En Washington se dan cuenta de que «nuestro agente Ben Ali» ha perdido el control de la situación. En el Consejo de Seguridad Nacional, Jeffrey Feltman [3] y Colin Kahl [4] consideran que es hora de deshacerse del dictador ya desgastado y de organizar la sucesión antes de que la insurrección se convierta en una verdadera revolución, o sea antes de que ponga en tela de juicio el sistema.

Se decide entonces movilizar a los medios de difusión, en Túnez y en el mundo, para limitar la insurrección. Se trata de dirigir la atención de los tunecinos hacia los problemas sociales, la corrupción de la familia Ben Ali y la censura de prensa.
Todo con tal de evitar el debate sobre las razones que llevaron a Washington a poner a Ben Ali en el poder hace 23 años y a protegerlo mientras se apoderaba de la economía nacional.

El 30 de diciembre, el canal privado Nessma TV desafía al régimen con la transmisión de reportajes sobre los disturbios y organizando un debate sobre la necesaria transición democrática. Nessma TV es propiedad del grupo italo-tunecino de Tarak Ben Ammar y Silvio Berlusconi. Los indecisos captan inmediatamente el mensaje: el régimen se tambalea.

Simultáneamente, expertos estadounidenses, así como serbios y alemanes, son enviados a Túnez para canalizar la insurrección. Son estos expertos quienes, manipulando las emociones colectivas, tratan de imponer consignas en las manifestaciones. Siguiendo la técnica de las supuestas «revoluciones» de colores, elaborada por la Albert Einstein Institution de Gene Sharp [5], estos expertos dirigen la atención hacia el dictador para así evitar cualquier debate sobre el futuro político del país. Aparece así la consigna «¡Ben Ali, lárgate!» [6].

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(Foto tomada de una pantalla) El 2 de enero de 2010, el grupo Anonymous (una pantalla de la CIA) hackea el sitio web del primer ministro tunecino e inserta un mensaje en inglés. El logo es el del Partido Pirata Internacional, cuyo miembro tunecino Slim Amanou, apadrinado por la embajada de Estados Unidos, se convertirá rápidamente en ministro de Juventud y Deportes del «gobierno de unión nacional».

Bajo la denominaciónAnonymous, el ciberescuadrón de la CIA –ya utilizado anteriormente contra Zimbabwe e Irán– hackea varios sitios web oficiales tunecinos e introduce en ellos un mensaje de amenaza en inglés.

La insurrección

Los tunecinos siguen desafiando al régimen de forma espontánea, lanzándose masivamente a las calles y quemando estaciones de policía y establecimientos pertenecientes a la familia de Ben Ali. Algunos lo pagarán incluso con su sangre.
Desorientado y patético, el dictador sigue sin entender lo que sucede.
El 13 de enero, Ben Ali ordena al ejército disparar contra la multitud, pero el jefe del Estado Mayor de las fuerzas terrestres se niega a hacerlo. El general Rachid Ammar, ya en contacto con el general William Ward, comandante del AfriCom, anuncia personalmente al presidente Ben Ali que Washington le ordena huir.

En Francia, el gobierno del presidente Sarkozy no ha sido prevenido de la decisión estadounidense y no ha analizado los diferentes cambios de casaca. La ministra de Relaciones Exteriores, Michele Alliot-Marie, se propone salvar al dictador enviándole consejeros en materia de orden público y equipamiento para que pueda mantenerse en el poder mediante procedimientos más limpios [7]. El viernes 14 se fleta un avión de carga. Cuando terminan en París los trámites de aduana, ya es demasiado tarde. El envío de ayuda ya no es necesario. Ben Ali ha huido.

En Washington y Tel Aviv, en París y en Roma, sus antiguos amigos le niegan el asilo. Va a parar a Riyadh (capital de Arabia Saudita), no sin haberse llevado consigo 1,5 toneladas de oro robado del Tesoro público tunecino.

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Marketing: el logo de la «Jasmine Revolution» aparece en el preciso momento de la fuga de Ben Ali. En el centro se puede ver el puño en alto, símbolo ex comunista utilizado en todas las «revoluciones» de colores desde la época de Otpor, en Serbia. Desde la perspectiva de Washington, lo importante es hacer ver que todo ha terminado y que los hechos se inscriben en una dinámica internacional de carácter liberal. Es interesante señalar que el título aparece en inglés y que la bandera tunecina se reduce a un simple adorno encima de la letra R.

Jazmín para calmar a los tunecinos

Los consejeros estadounidenses en materia de comunicación estratégica tratan entonces de dar el juego por terminado, mientras que el primer ministro saliente forma un gobierno de continuidad. Es en ese momento que las agencias de prensa lanzan la denominación de «Jasmine Revolution», ¡en inglés, por supuesto! Las agencias afirman que los tunecinos acaban de realizar su propia «revolución de color». Se instaura un gobierno de unión nacional y todo el mundo contento.

La expresión «Jasmine Revolution» deja un sabor amargo a los tunecinos más viejos: es precisamente la que utilizó la CIA durante el golpe de Estado de 1987 que puso a Ben Ali en el poder.

La prensa occidental –sobre la cual el Imperio ejerce ahora más control que sobre la tunecina– descubre entonces la fortuna mal habida de la familia Ben Ali, que hasta ahora había ignorado. Se olvida, sin embargo, del visto bueno que el director del FMI, Dominique Strauss-Kahn, le había dado a los funcionarios del régimen pocos meses después de los motines que protagonizó la población hambrienta [8].

También se olvida del último informe de Transparency International que afirmaba que en Túnez había menos corrupción que en varios Estados de la Unión Europea, como Italia, Rumania y Grecia [9].

Mientras tanto, se desvanecen los grupos armados del régimen, que habían sembrado el terror entre los civiles durante los disturbios y los llevaron incluso a organizarse en comités de autodefensa.

Los tunecinos, a quienes se creía despolitizados y manejables al cabo de tantos años de dictadura, resultan sin embargo muy maduros. Rápidamente se dan cuenta de que el gobierno de Mohammed Ghannouchi no es otra cosa que «benalismo sin Ben Ali». Con algunos cambios de fachada, los caciques del partido único (RCD) conservan los ministerios más importantes. Los sindicalistas de la UGTT se niegan a sumarse a la maniobra estadounidense y renuncian a los puestos que les habían sido otorgados.

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Ahmed Nejib Chebbi, un oponente «Made in USA».

Además de los inamovibles miembros del RCD, se mantienen los dispositivos mediáticos y varios agentes de la CIA. Por obra y gracia del productor Tarak Ben Ammar (el gran jefe de Nessma TV), la realizadora Moufida Tlati se convierte en ministra de Cultura. Menos implicado en el negocio del espectáculo, pero más significativo, Ahmed Nejib Chebbi, peón de la National Endowment for Democracy (NED), se convierte en ministro de Desarrollo Regional y el oscuro Slim Amanou, un bloguero conocedor de los métodos del Albert Einstein Institute, se transforma en ministro de Juventud y Deportes a nombre del fantasmagórico Partido Pirata, vinculado al autoproclamado grupo Anonymous.

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La verdadera sede del poder ya no es el Palacio de la República sino la embajada de Estados Unidos. En ella se conformó el gobierno de Ghannouchi. Situada fuera de la capital tunecina, en un terreno fortificado, la embajada estadounidense es un gigantesco bunker estrechamente vigilado que abriga las oficinas centrales de la CIA y del MEPI para el norte de África y parte del Medio Oriente.

Por supuesto, la embajada de Estados Unidos no solicitó al Partido Comunista que se integrara al llamado «gobierno de unión nacional». Por el contrario, lo que hicieron fue traer de Londres, donde había obtenido el asilo político, al líder histórico del Partido del Renacimiento (Ennahda), Rached Ghannouchi.

Se trata de un islamista ex salafista que predica la compatibilidad entre el Islam y la democracia y que viene preparando desde hace tiempo un acercamiento al Partido Demócrata Progresista de su amigo Ahmed Nejib Chebbi, un socialdemócrata ex marxista. En caso de que fracase el «gobierno de unión nacional», este dúo pudiera representar una solución alternativa.

Los tunecinos se sublevan nuevamente, ampliando por su propia cuenta la consigna que se les había inculcado: «¡RCD, lárgate!». En comunas y empresas, ellos mismos expulsan a los colaboradores del régimen derrocado. ¿Hacia la revolución?

Contrariamente a lo que ha dicho la prensa occidental, la insurrección no ha terminado aún y la revolución todavía no ha comenzado. Es importante señalar que Washington no ha canalizado nada, exceptuando a los periodistas occidentales. Ahora más que en diciembre, la situación está fuera de control.


Thierry Meyssan

Analista político francés. Fundador y presidente de laRed Voltaire y de la conferencia Axis for Peace. Última obra publicada en español: La gran impostura II. Manipulación y desinformación en los medios de comunicación(Monte Ávila Editores, 2008).

domingo, 23 de enero de 2011

Après la Tunisie, le Maroc ?


Le Maroc de Mohammed VI pourrait bien suivre la même voie que la Tunisie de Ben Ali. Au royaume enchanté aussi, la torture et l’arbitraire ont force de loi. Exemple avec l’ancien boxeur Zakaria Moumni.

Au Maroc, il serait bon que les plus zélés des sbires de Sa Majesté le roi s’abonnent à la presse. Pas celle de leur pays dont le seul vrai droit est d’annoncer la météo… Mais il serait vraiment utile que ces futurs exilés à Djedda lisent d’urgence la presse étrangère. Ils sauraient ainsi qu’une révolte s’est produite en Tunisie dont le tyran et les siens ont été chassés. Ayant pris connaissance de cette nouvelle, ces sbires pourraient, à l’aide de la moelle épinière qui leur sert trop souvent de cerveau, imaginer que la révolution qui a jeté, aussi bas qu’il le mérite Ben Ali, pourrait contaminer le Maroc bien aimé. Gangrené qu’il est, lui aussi, par des fonctionnaires et conseillers comme eux, des bourreaucrates qui pratiquent la démocratie directe par l’arbitraire et la torture.

Bakchich vous a déjà parlé du sort de Zakaria Moumni, un boxeur qui voulait voir le roi. Champion du monde de light-contact, le jeune homme n’avait jamais eu droit à une prime pourtant promise par le code royal. Bon garçon mais entêté, pendant des mois, « Zak » a réclamé ses quelques dirhams symboliques. Oualou. En faisant son charivari revendicatif, Zak a malencontreusement heurté l’humeur de l’excellent Mohamed Mounir Majidi, l’honnête secrétaire particulier de M6. Un grand ami du magazine Jeune Afrique mais qui est aussi le prototype des regrettés apparatchiks tunisiens, ceux de la famille Trabelsi et autres, qui ont abouti par leur si juste politique à ce que leur épouvantable maître se rapproche à coups de pied dans le cul de La Mecque. Ce qui épargne des sous de transport au moment d’aller faire le pèlerinage.

Arrêté, ligoté, torturé

Trop naïf, le gentil boxeur, qui est marié et vit en France, pensait qu’il lui était possible sans dommages d’aller et venir entre son pays et Paris… Pas du tout. Le 27 septembre dernier, il a été arrêté à l’aéroport de Rabat. Avec cet accueil qui peut faire le charme du royaume : ligotage à une chaise, torture, signature de PV les yeux bandés. Ces juges et flics démocrates – qui restent la fierté de la patrie d’Oufkir – ont mis sous le nez de Zak deux plaintes de types qui l’accusent « de leur avoir pris de l’argent contre une promesse de contrat de travail en France »

Manque de chance, ce dossier est si mal ficelé que les dates avancées par les « victimes » ne collent pas entre elles. Mieux, que personne n’a pu les voir, des garçons si prêts à rendre service qu’ils dégagent une forte odeur d’amis de la police. Encore un effort, camarades, pour aider les révolutionnaires à faire la révolution.

http://www.bakchich.info/Apres-la-Tunisie-le-Maroc,12824.html

viernes, 21 de enero de 2011

Algérie, le cynisme de la mafia au pouvoir

Alors que les émeutes qui viennent d´embraser l´Algérie depuis le 5 janvier 2011 et qui se sont étendues à l´ensemble des wilayas du pays, et que les premiers martyrs de la Dignité et de la Liberté viennent de tomber à Msila et Tipasa, la junte au pouvoir et sa façade civile, autistes à tout changement politique, n´opposent aux revendications légitimes des citoyens et notamment de sa jeunesse que la force brutale de la répression, c´est à dire le seul moyen dont elles excellent.

Des provocateurs infiltrés par le DRS dans les rangs des manifestants tentent de détourner les aspirations au changement en commettant des saccages et en s´attaquant aux biens publics et privés. Les jeunes ne doivent pas tomber dans le piège du pouvoir et ses infiltrés qui ont pour but de détourner les manifestants de leur cause noble et entrainer une nouvelle fois l’armée dans une entreprise de bain de sang et de chaos dans le seul but de protéger la pègre qui ronge notre pays.

Les jeunes manifestants, tout comme ceux qui sont sensés les encadrer, doivent être conscients de ce devoir et ont l´obligation de canaliser les forces de cette jeunesse afin de substituer la « culture de la force » par la « force de la culture », afin que soit réalisée l´instauration d´une deuxième république, libérée de tous les prédateurs et despotes qui ont pris l´Algérie en otage depuis 1962.

Après cinq jours d´émeutes, pendant lesquels la jeunesse a crié haut et fort son désespoir et a réclamé à sa manière ses exigences en matière de libertés et de justice sociale, le pouvoir vient une fois de plus s´illustrer par son cynisme. Il n´a rien trouvé de mieux pour « acheter la paix sociale » pendant huit mois que de…. supprimer les droits de douanes et taxes pour les importations.

Cette mesure incroyable – puisque les importations des produits de premières nécessités sont sous le « monopole » des barons du régime- permet aux opérateurs de profiter davantage de la crise puisque l´exonération fiscale leur garantit une plus value de 41% sur les bénéfices.

En un mot, le « matelas » de 150 Milliards de dollars de la rente des hydrocarbures va être pompé à fond. Ces criminels sont pires que les vautours, tous les moyens sont bons pour dépecer l´Algérie, ils gèrent le pays comme une épicerie, sans plan, sans prévision et sans stratégie, le seul mot d´ordre: profiter au maximum !

Il est temps de mettre à la porte cette caste d´imposteurs sans foi ni loi, qui a ruiné un beau pays, poussé ses enfants vers l´exil, la harga ou le suicide, et dont le mode de gestion ne se limite qu´à la répression ou la corruption.

Vingt ans après le sinistre 11 janvier 1992, date du coup d´état sensé sauver la république du péril vert, les résultats sont là :

* Une société meurtrie, divisée et apathique.Une classe politique vassalisée, une jeunesse brimée, rongée par le chômage, l´indigence intellectuelle, les fléaux sociaux;

* Une économie gangrénée par la corruption, les détournements et les scandales à répétitions;

* Une administration obsolète et désorganisée mais possédant un art raffiné dans les fraudes électorales

* Un système éducatif et un système de santé dans un état de délabrement avancé;

* Une justice qui obéit au doigt et à l´œil à une junte irresponsable, incompétente et désavouée.

A la veille de la commémoration de cette date fatidique, les jeunes sont appelés à manifester en masse à travers l´ensemble du territoire national, sans violence et sans saccage pour dire « 20 ans barakat » et reconquérir l´ indépendance authentique de l´Algérie.

GLOIRE AUX CHOUHADAS , VIVE L´ALGÉRIE !

Source : Rachad

Lire également Et maintenant, au tour de Bouteflika ! et Bouteflika, élu au 7ème rang du top ten des dictateurs

http://www.mecanopolis.org/?p=21513

Appel à des manifestations pour les droits et libertés en Algérie

Appel

L'heure est venue pour une mobilisation citoyenne non-violente qui affranchira les Algériens et Algériennes d'un régime dont on ne peut plus rien espérer. Nous invitons tous les Algériens et Algériennes à rejoindre les manifestations qui se tiendront ces prochains jours. Il s'agit de mettre en marche une véritable stratégie de changement basée sur des revendications claires et légitimes. Rachad compte sur votre participation!

Par ailleurs nous insistons sur la nécessité d'éviter et d'empècher tout acte violent contre les personnes et les biens et de formuler des demandes claires conformément à la déclaration suivante que nous recommandons d'adopter :

Déclaration

Je suis citoyen(ne) algérien(ne),

Profondément attaché aux valeurs de novembre 1954, notamment pour « La restauration de l'état algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques » ;

Je revendique pacifiquement mais sans concession mon droit de vivre dignement et librement dans mon pays;

Je m'engage pour le respect de la vie et des biens de tous les Algériens et Algériennes ;

Je suis contre la corruption, le pillage des richesses du pays et contre l'injustice ;

Je revendique mon droit pour du travail et des conditions de vie décentes pour tous les Algériens et Algériennes ;

Je suis pour des élections sans fraude pour choisir, à tous les niveaux, des responsables et des représentants non-corrompus, affranchis de tout pouvoir occulte, qui défendent réellement nos intérêts et nos aspirations ;

Je suis pour le respect des libertés de tous à s'exprimer, à se réunir, à manifester, à se déplacer et à s'organiser;

Je suis pour la levée immédiate de l'état d'urgence pour que que chaque citoyen puisse vivre dignement et librement dans notre pays;

Pour ceci, j'exige un changement radical du pouvoir et je m'engage pour un véritable Etat de droit en Algérie.

http://www.rachad.org/

Bouteflika, élu au 7ème rang du top ten des dictateurs

Le président algérien, doyen du Top 10 du haut de ses 73 ans, est sur une pente positive : il a été réélu dès le 1er tour, le 9 avril 2009, pour un troisième mandat avec plus de 90% des voix, contre seulement 85% en 2004. La participation, qui était le seul enjeu d’un scrutin boycotté par les ténors de l’opposition, a atteint 74,24%, également en progression par rapport à 2004. Sur les 57 recours reçus par le Conseil constitutionnel, 53 ont été déclarés irrecevables sur la forme, et les quatre qui ont été acceptés sur la forme ont été rejetés sur le fond car dépourvus de preuves.

Le Conseil a estimé que les conditions électorales «ont permis aux électeurs de choisir, en toute liberté, leur candidat habilité à conduire le destin du pays, attestent de la régularité du scrutin, de sa sincérité et de sa transparence». Pendant la campagne, Bouteflika a déclaré: «Votez contre nous, votez même avec un bulletin blanc, mais votez.» Selon l’opposition, des habitants des bidonvilles ont été menacés d’expulsion et les salariés de licenciement s’ils ne prouvaient pas qu’ils avaient voté.

De plus en plus de pays dans le monde organisent des élections au suffrage universel pour élire leur président. Mais derrière ce signe encourageant pour la diffusion de la démocratie se cachent des élections qui n’ont de démocratiques que le nom. Intimidation des opposants, médias contrôlés par le pouvoir, électeurs menacés, votes truqués, candidat unique: les régimes autoritaires rivalisent d’inventivité pour s’assurer des résultats électoraux qui asseyent leur légitimité. Voici notre Top 10 des dictateurs les mieux élus de la planète au 19 janvier 2011, un classement bouleversé notamment par la chute de Ben Ali en Tunisie, qui occupait la 4e place du dernier Top 10 (octobre 2009).

Note de LQA : Ce que ne dit pas le jury du top-ten, est la violation de la Constitution, pour permettre à Bouteflika de se présenter en violation des dispositions de la dite Constitution, promulguée pourtant par le régime lui-même, comme toutes les lois du pays, et comme toutes les élections truquées qui s’y déroulent.

Djamaledine Benchenouf, pour le Quotidien d’Algérie

http://www.mecanopolis.org/

Montréal : Les Algériens réduits à jalouser la révolution tunisienne !

El Watan.com le 21.01.11

Une bonne partie de la diaspora algérienne du Canada appartient à la génération qui a vécu les événements d’Octobre 1988, l’ouverture démocratique vite avortée et la crise qui s’en est suivie.

De notre correspdant à Montréal

Ironie de l’Histoire, vingt-deux ans après, là voilà aujourd’hui réduite à… jalouser la révolution tunisienne. Au café Safir, au cœur du quartier maghrébin de Montréal, Ahmed, d’origine algérienne, disserte sur l’actualité, entre deux gorgées de café en face d’un écran géant où défilent en continu les informations du jour. «On a fait la révolution de Novembre 1954 et même le 5 Octobre 1988, mais il faut reconnaître que le centre de gravité révolutionnaire s’est déplacé vers l’Est au Maghreb. Habituellement, nous Algériens, on niaise (taquiner, en français canadien, ndlr) les Tunisiens pour avoir subi le protectorat français, Bourguiba et le duo Leïla-Zine El Abidine. ça frôle parfois l’arrogance.

Là, on est en train d’avoir la preuve qu’on est à côté de la plaque !», lance-t-il, déçu par la tournure des événements en Algérie, où la dernière révolte des jeunes a été réduite à une question de prix d’huile et de sucre. Sur RDI, le réseau francophone de l’information en continu de la télévision publique canadienne, une Algérienne, qui participait samedi à une marche pour soutenir la révolte des jeunes en Algérie, va dans le même sens. «Nous sommes jaloux de ce qui se passe en Tunisie», affirme-t-elle au micro de la journaliste qui l’interviewe en face du consulat d’Algérie à Montréal.

Villa de 2,5 millions de dollars

La fuite de la fille de Ben Ali à Montréal, deux jours avant la chute de son père et la villa de 2,5 millions de dollars que possède son mari sur les hauteurs du Mont Royal, à Montréal, alimentent les discussions. Des membres de la diaspora tunisienne ont rapidement envahi l’aéroport Trudeau après qu’une rumeur insistante les donnait sur le point d’atterrir. La vox populi dit que la fille de l’ex-président tunisien a pris une sortie pour VIP. La grande manifestation de samedi dernier pour soutenir la Révolution de jasmin a drainé près de 5000 personnes au centre-ville de Montréal. Les Tunisiens sont près de 17 000 au Canada. C’est dire le degré de mobilisation. On pouvait clairement voir les drapeaux algériens dans la vague rouge des couleurs tunisiennes.

Un régal pour les photographes qui avaient l’habitude d’immortaliser ce genre d’événements au Petit Maghreb, moins «photogénique» pour le moment que le centre-ville de la métropole. Peu avant cette manifestation qui a fait la une de tous les médias locaux, une autre moins importante en nombre avait eu lieu sur une rue plus au nord et s’est terminée en face du consulat d’Algérie à Montréal. Les organisateurs d’origine algérienne ont appelé à soutenir la révolte des jeunes en Algérie et à ne pas la réduire à une émeute de la faim.

Emission spéciales

Pour Zehira Houfani, écrivaine qui s’est fait connaître au Canada à travers son essai publié en 2002 avant l’invasion américaine de l’Irak, Lettre d’une musulmane aux Nord-Américaines, et une des initiatrices de la marche des Algériens de Montréal, «le peuple tunisien a ouvert la voie de la révolte populaire pour la conquête de la démocratie. Nous, Algériens, qui luttons pour la même cause, lui rendons hommage et saluons son courage d’avoir vaincu un des grands dictateurs de la région, jouissant du soutien inconditionnel de l’Occident». Même son de cloche du côté de Omar Aktouf, professeur aux HEC de Montréal et grand pourfendeur de la finance mondiale.

Pour lui, «même si les situations en Algérie et en Tunisie sont comparables sur le plan de la misère et du chômage, l’Etat algérien a des moyens de répression plus importants que ceux de l’Etat tunisien». Il affirme que dans tout pays, si plus de 25% de la population n’a rien à perdre, la révolution n’est jamais loin. A noter aussi que les émissions maghrébines et algériennes des radios communautaires montréalaises, à l’image de Radio centre-ville, ou Radio Moyen-Orient, ont consacré plusieurs émissions «spéciales» aux événements du Maghreb.

Samir Ben

jueves, 20 de enero de 2011

Revolución democrática en el Magreb. La chispa tunecina prende en Egipto

Una cadena de intentos de suicidio a lo bonzo, con un joven muerto en Alejandría, refleja el creciente descontento social con el régimen de Mubarak

NURIA TESÓN - El Cairo -

Un proverbio egipcio reza: "Me puedes morder el corazón, pero no el pan". Una máxima que define a la perfección el sentir del pueblo árabe y que han tenido muy presente durante décadas los dictadores que rigen sus 22 Estados. Olvidarla ha forzado al exilio al presidente tunecino Ben Ali. Y muchos son los que auguran negras expectativas para el resto de autócratas norteafricanos, con el líder egipcio, Hosni Mubarak, el primero de la lista.

La chispa que encendió la revuelta en Túnez, la inmolación de Mohamed Boazizi, de 26 años, ha prendido en el resto de países de la región. Una ola de suicidios a lo bonzo, reflejo de aquel acto, recorre África, de Argelia a Egipto, pasando por Mauritania. Un licenciado egipcio de 25 años moría el martes tras inmolarse después de cuatro años sin empleo. La creciente carestía y los exiguos sueldos, además de la alta tasa de paro, sobre todo entre los jóvenes, son el denominador común de estos Estados con gobernantes a perpetuidad (respaldados por Occidente), que han visto rodar la primera cabeza.

El Ejecutivo egipcio ha preferido ponerse las anteojeras y descarta que la crisis de Túnez vaya a afectarles. "Todo país tiene sus circunstancias y particularidades, (...) por lo que es muy difícil comparar", subrayó el martes el portavoz de Exteriores, Hosam Zaki. Además, quiso restar importancia a las seis inmolaciones de esta semana, subrayando que las reclamaciones de los suicidas -una hija desaparecida, retrasos en el pago de la pensión, el cierre de un restaurante o la desesperanza por no encontrar empleo- eran particulares y que todos padecían enfermedades mentales. Los analistas, sin embargo, ven estas acciones como una muestra de repulsa al Gobierno que, por si acaso, ha congelado las subidas de la energía al considerar que un aumento de precios no sería aceptado en este momento.

El país del Nilo está acostumbrado a reaccionar de forma espontánea ante las crisis, y las inmolaciones frente al Parlamento son un síntoma de que algo se mueve bajo los pies del faraón. El blogger egipcio Hosam el Hamalawy destaca que "el lugar elegido por los suicidas es muy simbólico". Y añade: "Las revueltas no las hacen los activistas sino los ciudadanos. No debemos olvidar la revolución de los hambrientos, en 1977, ni la crisis del pan de 2008".

Motivos sobran. En el último año el pueblo egipcio ha visto duplicarse y hasta triplicarse el precio de los alimentos básicos. Además, 2010 acabó con unos comicios parlamentarios amañados de forma flagrante, donde el gobernante Partido Nacional Democrático barrió al resto de grupos. Los Hermanos Musulmanes, hasta entonces la principal fuerza opositora con un quinto de los escaños, no lograron ni un diputado. Un mes antes, más de un millar de sus militantes fueron detenidos. Desmanes con el fantasma del islamismo como excusa. El susurro de protesta occidental no debió llegar a los oídos de Mubarak. El rais daba carpetazo a la leve sensación de libertad que habían vivido los egipcios en el último lustro, con los ojos puestos en las presidenciales de este año. Unas elecciones a las que, con 83 años, podría presentarse por enésima vez, si no lega el poder a su hijo Gamal.

Vetadas las vías democráticas, a los egipcios se les han agotado los métodos para exigir cambios. Mohamed el Baradei, ex director del Organismo Internacional para la Energía Atómica y opositor egipcio, señaló que aún confía en que la revolución se haga de "forma ordenada" y no al "estilo tunecino". Una postura que muchos activistas critican porque pierde una oportunidad para derrocar al régimen, al no animar a unirse a las protestas masivas convocadas para la semana próxima en respuesta a las "ansias de cambio" que, según el diplomático, tiene el pueblo egipcio.

También tomó nota el secretario general de la Liga Árabe, Amro Mussa, que el lunes hacía hincapié en que "democracia y desarrollo deben ir de la mano". Pero no dijo en manos de quién.

http://www.elpais.com/articulo/internacional/chispa/tunecina/prende/Egipto/elpepuint/20110120elpepiint_12/Tes

miércoles, 19 de enero de 2011

10ALGIERS111 : Enquête sur la corruption de directeurs de la compagnie pétrolière nationale en Algérie

Ce câble diplomatique date de 2010, et l’affaire de la corruption des fonctionnaires de Sonatrach remonte à janvier 2010.

Tout d’abord, on apprend que la plupart des hauts fonctionnaires de cette entreprise pétrolière publique ont été mis en examen pour divers actes de corruption (d’autres cas de corruption au sein de Sonatrach ont été avérés par la suite).

Puis le câble nous amène à généraliser la situation : la corruption sévit dans la plupart des ministères et des entreprises publiques en Algérie, et ce surtout aux plus hauts niveaux.Le classement de l’indice de la perception de la corruption en 2010, réalisé par Transparence Internationale, attribue la 105 ième place a l’Algérie, sur 178. Pour comparaison, la France est 25 ieme et la Tunisie 59 ième.

On se rend compte que, comme en Tunisie, les hauts dirigeants ont un lien avec le Président Bouteflika ou sa famille, et les politiciens sont souvent étroitement liés aux industriels. Par exemple, l’ancien ministre de l’Énergie et des Mines (Chakib Khelil) a travaillé à Sonatrach avant de devenir ministre. Il a également grandi dans le même village que le père de Bouteflika, l’actuel Président de l’Algérie.

Enfin, le câble permet de s’interroger sur la motivation des récentes campagnes anti-corruption à l’origine de la révélation de ce scandale (entre autres). Globalement, il y a deux options :

  1. Bouteflika s’est bel et bien lancé dans cette campagne qu’il avait annoncé depuis longtemps, la corruption en Algérie n’étonnant plus personne vu son ampleur mais empoisonnant l’économie du pays.
  2. Le service de renseignements de l’armée (qui est indépendant de Bouteflika), qui c’est un fait est à l’origine de cette campagne anti-corruption, essaie d’embarrasser le Président pour récupérer le pouvoir et déstabiliser l’autorité civile mise en place par Bouteflika à l’occasion de son second mandat. Cette hypothèse semble privilégiée par la majorité des algériens, analystes et diplomates même si elle est difficilement prouvable, étant donné l’habituelle discrétion des services de renseignements algériens.

Les protagonistes concernés :

  • Bouteflika, Président de la République algérienne démocratique et populaire depuis 1999.
  • Chakib Khelil, Ministre de l’Energie et des Mines de 1999 au 28 mai 2010, également président de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) en 2008. A noter qu’il a travaillé pour Sonatrach de 1970 à 1980.
  • Réda Hemche, ancien chef de cabinet du PDG Meziane de Sonatrach, cousin du Ministre Chakib Khelil et désormais réfugié en Suisse. Tout comme Khelil et Ould Kaddour (ex-patron de la BRC dont on parlera dans ce câble), il est originaire du même petit village que le père de Bouteflika.
  • Sonatrach, entreprise publique algérienne de l’industrie pétrolière au cœur du scandale traité par ce câble.
  • Anadarko, compagnie pétrolière américaine.
  • DRS, ou Département du Renseignement et de la Sécurité, est le service de renseignements algérien.
  • Mohamed Meziane, PDG de Sonatrach de septembre 2003 à janvier 2010, où il fut suspendu de ses fonctions et placé sous contrôle judiciaire (ce qui n’est pas précisé dans ce lien qui fait partie du site de Sonatrach)
  • Abdelhafid Feghouli, qui fut PDG de Sonatrach par intérim après la suspention des fonctions de Meziane, choisi puisqu’aucun soupçon ne pesait réellement sur lui à ce moment. Mais le 20 décembre 2010 (soit 11 mois plus tard), Feghouli est placé sous mandat de dépôt pour une affaire de corruption concernant un contrat de 10 millions de dollars passé entre Sonatrach et Safir.
  • Poloff Peter Kujawinski, qui a travaillé pour le Département d’État des Affaires Etrangères et actuellement affecté à l’Organisation des Nations-Unis (on le retrouve dans un certain nombre de câbles diplomatiques).
Numéro d’identificationCréé lePublié leClassificationOrigine
10ALGIERS1112010-02-08 16:042010-12-16 21:09CONFIDENTIEL//NOFORNAmbassade d’Alger

VZCZCXYZ0000
PP RUEHWEB
DE RUEHAS #0111/01 0391658
ZNY CCCCC ZZH
P 081658Z FEB 10
FM AMEMBASSY ALGIERS
TO RUEHC/SECSTATE WASHDC PRIORITY 8404
INFO RUCNMGH/MAGHREB COLLECTIVE
RUEHHH/OPEC COLLECTIVE
RHEBAAA/DEPT OF ENERGY WASHDC
RUCPDOC/DEPT OF COMMERCE WASHDC
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SUJET : ALGÉRIE : ENQUETE SUR LA CORRUPTION DE DIRECTEURS DE LA COMPAGNIE PÉTROLIERE NATIONALE

Classifié par : l’ambassadeur David D. Pearce. Raisons : 1.4(b), (d)

RÉSUMÉ

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1. (C/NF) Huit directeurs de la compagnie pétrolière nationale algérienne Sonatrach, incluant le Directeur Général, sont sous une enquête de corruption et ont été licenciés et remplacés. Les initiés de l’industrie ont peur que les opérations de la compagnie ne soient bientôt affectées. Les services de renseignement algériens mènent l’enquête. Ce scandale est le dernier d’une série spectaculaire d’investigations et de poursuites que nous avons observé depuis un an, impliquant des ministres du gouvernement algérien et des entreprises publiques. Significativement, la plupart des ministères concernés sont dirigés par des ministres considérés comme proches du Président algérien Bouteflika, dont le ministre de l’Energie/Mines Chakib Khelil. Les spéculations vont bon train à propos du fait que les querelles intestines entre les dirigeants civils et militaires seraient derrière cette affaire, mais nous n’avons pas de preuve tangible. Le silence déterminé de Bouteflika ne fait qu’alimenter l’incertitude. Fin du résumé.

Huit hauts fonctionnaires impliqués

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¶ 2. (U) Un scandale de corruption a éclaté, impliquant la plus grande entreprise d’Algérie, la compagnie d’État ayant le monopole sur le pétrole et le gaz, Sonatrach. Les premiers rapports de presse relatent que le 14 janvier un juge d’instruction a ordonné au PDG de Sonatrach Mohamed Meziane, au vice-président des pipelines Benamar Zenasni, au vice-président des activités en amont Boumediene Belkacem, et cinq autres cadres de la compagnie de répondre à des questions concernant des allégations d’irrégularités dans l’attribution de contrats à deux entreprises de consultation appartenant aux fils de Meziane et un fournisseur d’équipement de sécurité. Ils ont été interrogés pendant vingt heures.

3. (U) Les huit fonctionnaires de Sonatrach ont été mis en examen (« contrôle judiciaire » qui oblige une personne à faire un rapport périodiquement à la police et à ne pas quitter le pays). Certains ont été détenus. Meziane lui-même a été placé sous contrôle judiciaire ; deux vice-présidents ont été détenus dans la prison de Serkadji. Un autre haut fonctionnaire de Sonatrach, le vice-président pour la commercialisation Chawki Rahal, a été placé sous contrôle judiciaire. Quatre directeurs de Sonatrach (pour les affaires sociales, l’exploration, les pipelines et le transport, et la commercialisation) ont été placé sous contrôle judiciaire. Les deux fils de Meziane sont détenus – certains disent pour avoir été les actionnaires majoritaires des compagnies auxquelles la Sonatrach attribuait des contrats. Tous les efforts déployés par les avocats de la défense pour lever les détentions et les contrôles judiciaires ont été rejetés. En dehors de la Sonatrach, l’ancien Directeur Général de la banque du Crédit Populaire d’Algérie Hachemi Mehaoui et son fils ont été mis en détention.

4. (U) Abdelhafid Feghouli, vice-président des opérations en aval, a été immédiatement nommé Directeur Général de Sonatrach [NDLR : presque un an plus tard, Feghouli est sous mandat de dépôt pour corruption au sein de Sonatrach]. Les trois autres vice-présidents sous suspicion ont été remplacés. Le ministre de l’Energie/Mines Chakib Khelil, dont le ministère est responsable de Sonatrach, a affirmé lors d’une conférence de presse le 17 janvier que l’enquête l’avait pris au dépourvu et que tout ce qu’il savait était ce qui avait été rapporté par la presse. Depuis, il a refusé de discuter des allégations ou de prendre la responsabilité de l’affaire, disant le 2 février qu’il n’avait pas les détails des accusations et qu’il ne démissionnerait pas. Khelil a plaidé qu’il était responsable du secteur entier de l’énergie mais pas de la gestion de Sonatrach ou une autre des 50 compagnies d’énergie de l’Etat relevant du mandat de son ministère. Il a assuré à la presse peu après que l’affaire eut éclaté que la production de Sonatrach ne serait pas affectée et que la compagnie continuerait de mener à bien tous les projets en cours. Dans la semaine du 24 janvier, la presse a rapportée que les avocats de Sonatrach ne défendraient pas les suspects, puisque Sonatrach était la victime des fraudes qu’on les suspectait d’avoir commis.

Les producteurs étrangers inquiets

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¶ 5. (C/NF) L’ambassadeur a rencontré le 27 Janvier XXXXXXXXX. La source de Meziane XXXXXXXXX lui a dit que la question à l’étude était l’attribution de contrats deSonatrach à un fournisseur unique. Les réglements deSonatrach spécifient des conditions strictes pour ce type de contrat (« procédure R-115). Seul le Directeur Général Meziane aurait eu le pouvoir de les autoriser et de les approuver.

6. (C/NF) XXXXXXXXX a entendu dire que 1600 contrats étaient sous enquête. Certains de ces contrats seraient passés par les fils de Meziane. Quelques années auparavant, Sonatrach avait pressé Anadarko d’entrer dans un tel contrat avec conjointement les États-Unis et la coentreprise algérienne BRC (Brown and Root-Condor) pour développer le champ pétrolier d’el-Merk. XXXXXXXXX, le contrat ne fut jamais réalisé, BRC fut liquidée, et en 2008Sonatrach a donné le contrat el-Merk à Anadarko. XXXXXXXXX a déclaré que ce contrat ne faisait pas partie de ceux qui sont soumis à l’enquête. (Commentaire : BRC, cependant, figure dans la liste des enquêtes en cours citées dans la presse. Fin du commentaire).

7. (C/NF) XXXXXXXXX a noté qu’Abdelhafid Ferghouli, ancien vice-président pour les opérations en aval et maintenant Directeur Général par intérim, est le (désormais ex-) vice-président de Sonatrach qu’Anadarko ne connaissait pas. XXXXXXXXX doutait qu’il allait rester longtemps à la position la plus élevée. Personne ne s’attend à ce que les fonctionnaires de Sonatrach sous enquête ne retournent à leurs postes antérieurs.

Continuité des opérations de Sonatrach

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Chakib Khelil

¶ 8. (C/NF) L’affirmation du ministre de l’Énergie/Mines Khelil le 17 janvier que les opérations de la compagnie ne seraient pas affectées n’est pas restée incontestée. Plusieurs rapports de presse provenant d’initiés et d’experts industriels disent que la peur a paralysé les rangs supérieurs de Sonatrach, qui ont tous peur de prendre une décision. XXXXXXXXX a confirmé cette évaluation, et nous avons entendu des points de vue similaires chez les français – très préoccupés parSonatrach puisque la compagnie pétrolière française Total est exposée ici—et d’autres diplomates. Il a dit que tous les hauts fonctionnaires, au moins au niveau des opérations en amont avec lequel il est familier, regardent derrière leurs épaules et ont peur de prendre des décisions ou de signer quoique ce soit. La compagnie ne voulait pas signer les avenants aux contrats d’assurance sur la production pétrolière XXXXXXXXX rendus nécessaires depuis les modifications du budget de 2009 (Loi des Finances Complémentaires) – contrats dont l’ancien vice-président des opérations en amont Belkacem était responsable.Sonatrach avait contacté des compagnies d’assurance étrangères pour fournir cette assurance. Maintenant, ces compagnies n’ont toujours pas été payées. Elles cesseraient d’assurer les opérations de production XXXXXXXXX pour longtemps. Si cela se produisait, le travail s’arrêterait. XXXXXXXXX a dit que les champs XXXXXXXXX constituent le plus grand projet en amont avec une participation étrangère en Algérie.

Le rôle principal des services de renseignement d’Algérie

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9. (C) Tous les documents rapportent que l’équivalent algérien de la DNI [Director of National Intelligence], le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) , qui ne fait plus partie du Ministère de la Défense Nationale, a mené l’enquête. Même si la sortie du DRS hors de l’ombre et sous les feux des projecteurs est sans-précédents, son service spécial d’investigation des corruptions internes a été actif pendant des années (i.e., même aussi loin que l’ère Boumédiène [NDLR : Houari Boumédiène, président de la République algérienne démocratique et populaire de 1965 à 1978]). Le magazine « Jeune Afrique » a récemment affirmé, par exemple, que le DRS a enquêté sur 1650 élus locaux algériens (soit environ un sur dix) depuis 2002 pour corruption. XXXXXXXXX était très conscient de l’implication du DRS dans l’affaire Sonatrach et les affaires annexes, et a relaté que l’ancien vice-président Belkacem, au cours de plusieurs réunions avec XXXXXXXXX, a été extrêmement prudent dans ce qu’il disait lorsque d’autres, même du personnel de la compagnie, étaient présents. Il était très surveillé sur le téléphone. XXXXXXXXX a imputé ce comportement à l’inquiétude suscitée par la surveillance du DRS. XXXXXXXXX a confié que le DRS a interrogé beaucoup de membres du personnel local de la société XXXXXXXXX.

Ramifications politiques

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¶ 10. (C/NF) XXXXXXXXX a noté que personne ne croit le ministre de l’Énergie/Mines Khelil lorsqu’il clame ne rien savoir à propos de l’enquête. La plupart croient que Khelil a guidé les opérations de Sonatrach. XXXXXXXXX a noté que ses conversations avec des initiés industriels l’ont mené à un cousin du ministre connu seulement comme Hemche, qui était un conseiller proche de l’ancien Directeur GénéralMeziane. Ses sources pensent que Hemche était un décideur clé, même si Meziane a réalisé les signatures. Début décembre dernier, Hemche a soudainement pris sa retraite et s’est retiré dans une résidence à Lugano, en Suisse.

11. (C) L’ambassadeur a noté qu’Alger est bouillonnante de spéculations à propos du contexte politique de ce scandale et d’autres affectant plusieurs ministères et entreprises publiques. Certains ont cru qu’il s’agissait d’une conséquence logique de l’engagement maintes fois exprimé par le Président Bouteflika de s’attaquer à la corruption. La plupart, cependant, interprètent l’action du DRS contre les hauts fonctionnaires de Sonatrach – qui doivent tous leurs emplois à Bouteflika – comme les représailles militaires via le DRS contre le contrôle civil que Bouteflika a imposé depuis sa réélection pour un second mandat en 2004.

Commentaire

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12. (C) Les enquêtes contre les dirigeants des sociétés qui financent plus de la moitié du budget du pays et produisent 98% de ses recettes d’exportation ont choqué le pays et généré des spéculations rampantes sur les motivations politiques sous-jacentes. Dans un pays où les relations de pouvoir et les processus sont opaques, la spéculation est un tissu aussi dur que la preuve est rare. Un analyste de visite d’une entreprise américaine de premier plan d’analyse des risques a dit à Poloff la semaine du 31 janvier, par exemple, que tous ses contacts croient que le DRS a formé cette enquête pour envoyer un message à Bouteflika, soit pour qu’il donne aux proches des généraux principaux une plus grande part du gâteau économique, ou pour que le « clan » des Algériens de l’Ouest deBouteflika cède le pouvoir aux militaires (que beaucoup considèrent dominés par des Algériens de l’Est), ou simplement pour que l’autorité civile dominante redonne de l’influence derrière les coulisses aux militaires. En dépit de ces théories et d’autres que nous avons entendus, nous ne disposons pas de preuves formelles pour une quelconque interprétation politique particulière. Ce qui est certain c’est que les infractions reprochées dans cette affaire de corruption peuvent ne représenter seulement que la pointe de l’iceberg – ce qui est précisément le point d’une lettre ouverte publiée à l’intention du DRS par un ancien vice-président de Sonatrach le 30 janvier dans le quotidien français « El Watan ». Cet article a exhorté le DRS de se pencher sur une liste d’opérations de Sonatrach bien plus grande, incluant les ventes sur le marché à une poignée de clients reliés aux plus hauts membres de la structure du pouvoir [de Sonatrach]. La source américaine des analyses de risques était certaine que la DRS a utilisé cet article comme un nouvel avertissement pour l’autorité civile.

Abdelaziz Bouteflika

¶13. (C) Ce cas est le dernier d’une série d’enquêtes sur la corruption, qui ont commencé à faire surface avec une fréquence croissante depuis le printemps dernier et qui est maintenant en compétition avec l’indignation des mesures de la TSA et l’échec de l’Algérie pour gagner la Coupe d’Afrique de football pour les titres de la presse quotidienne. Deux autres grands cas en cours présument des actes répréhensibles, dans la construction de l’autoroute Est-Ouest et dans l’attribution de licences de pêche à des entreprises turques. D’autres impliquent l’opérateur de téléphone Algérie Telecom contrôlé par l’État, BRC (mentionné précédemment), et la Banque Nationale d’Algérie. Peu de cas ont conduit actuellement à un procès ou une condamnation, durcissant l’opinion largement répandue que les principaux responsables politiques continuent de s’enrichir sur les fonds publics en toute impunité. Avec la présence supposée des « commissaires » du DRS dans pratiquement toutes les entreprises publiques ou ministères, les hauts fonctionnaires sont dit inquiets que chaque visiteur, en particulier non-Algérien, soit dûment constaté et signalé. Les fichiers du DRS, déjà gonflés par des décennies de saletés financières et politiques sur à peu près tous les Algériens notoires, sont dit grandissant avec des informations sur des relations d’affaires suspectes ou d’allégations de faveurs spéciales. La grande question à laquelle personne ne peut répondre définitivement est de savoir si Bouteflika orchestre cette campagne éclair anti-corruption, comme l’a clamé publiquement Ouyahia, ou s’il s’agit de son objectif ultime. Son silence, a noté la presse, n’a fait qu’alimenter les spéculations. PEARCE

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