martes, 26 de octubre de 2010

B’nai B’rith, régionalismes et protection des groupes ethniques dans le nouvel ordre mondial

Par Pierre Hillard

La dislocation des Etats par la promotion de l’ethno-régionalisme est un moyen permettant la digestion plus rapide des nations par les tenants de l’oligarchie mondialiste. L’éclatement de la Tchécoslovaquie et de la Yougoslavie au cours de la décennie 1990 ; les tensions internes en Espagne, l’agonie de la Belgique ou, sur d’autres continents, les tentatives de démembrement des Etats comme le Soudan et le soutien intéressé apporté aux tenants de l’indépendance tibétaine rentrent parfaitement dans la logique du solve et coagula si utile à la mystique du nouvel ordre mondial. Un monde émietté et interchangeable doit naître de la matrice babéliene.

En fait, le processus fut véritablement expérimenté, pareil à un test en laboratoire, au lendemain de la Première guerre mondiale lors de la rédaction du Traité de Versailles. En dehors des condamnations drastiques infligées à l’Allemagne en 1919, peu de personnes savent qu’une partie du Traité de Versailles servit de tremplin à la protection des groupes ethniques en Europe. Du fait de la disparition de l’Autriche-Hongrie et de la naissance de nouveaux Etats comme la Pologne, de multiples ethnies s’opposaient au cœur de l’Europe centrale. Il s’en suivit la rédaction d’un mémorandum qui, sous les ors de la galerie des glaces de Versailles, devint la magna carta censée régenter ces différents peuples. Ce texte fut l’œuvre de l’organisation maçonnique juive, les B’nai B’rith1, avec le soutien bienveillant du président Wilson. Il est d’usage de parler de complot dès que l’on aborde des sujets ayant trait à ce type d’organisation. Des âmes charitables nous rappellent sans cesse que le peuple étant souverain, ce genre d’arguments ne vaut pas tripette. L’affirmation sans relâche de ces « vérités » par les médias officiels conduit à reléguer de nombreuses personnes éprises de vérité mais sourdes aux incantations de Big brother dans la catégorie des « demeurés ».

Que le lecteur se rassure. Pour une fois, Big brother va prendre un solide uppercut dans les dents. En effet, nous présentons un document unique à la fin de cet article ; le seul texte expliquant les préparatifs et la mise en forme des travaux des B’nai B’rith : la thèse de Nathan Feinberg écrite en 1929 intitulée La question des minorités à la Conférence de la paix de 1919-1920 et l’action juive en faveur de la protection des minorités. Possédant le document original, nous estimons faire œuvre de salubrité publique en permettant la diffusion sur la toile de ce travail universitaire remarquable qui – de plus – est facile à lire. Bref, que tout le monde en profite.

Cependant, nous devons continuer sur notre lancée. En effet, les B’nai B’rith n’hésitèrent pas à coopérer avec les mouvements pangermanistes dans les années 1920. En effet, sous l’égide du chancelier Gustav Stresemann, il se mit en place un « Congrès des nationalités » chargé de promouvoir l’émancipation des groupes ethniques en Europe en liaison avec la Société des Nations (SDN). Ce congrès exerça ses talents de 1925 à 1938 sous la direction d’Ewald Ammende. Ce dernier est l’auteur d’un ouvrage exceptionnel consistant à recenser dans les moindres détails tous les groupes ethniques en Europe centrale complété par une étude sur les Catalans et les Basques. Ce livre paru en 1931 est le fruit d’une coopération étroite entre dirigeants issus de différentes nationalités. Il est intéressant de noter qu’Ewald Ammende remercie le représentant juif, Léo Motzkin, chargé du chapitre consacré au judaïsme2. Or, c’est le même Léo Motzkin qui présidait le groupe de travail dans la rédaction du « Mémorandum » dans le cadre du Traité de Versailles et sous la direction des B’nai B’rith.

Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, le « Congrès des nationalités » mua pour se transformer en une « Union fédéraliste des communautés ethniques européennes » (UFCE ou Föderalistische Union europäischen Volksgruppen, FUEV). En effet, c’est au Palais de Chaillot à Paris que le Breton Joseph Martray lança un Congrès, en avril 1949, en présence de nombreux groupes ethniques (Catalans, Frisons, Basques, …) et de divers hommes politiques européens dont un certain François Mitterrand3. Suite au succès de ce Congrès, il fut décidé de créer l’UFCE en novembre 1949 à Versailles afin de promouvoir l’idéal ethnique. C’est à partir de 1956 que les autorités politiques allemandes apportèrent leur soutien financier par l’intermédiaire de son ministère des Affaires étrangères4. L’UFCE se doit d’être connue car c’est elle qui est à l’origine des grands textes en faveur de la promotion de l’ethnicisme en Europe : la charte des langues régionales ou minoritaires et la convention-cadre pour la protection des minorités.

Les dirigeants de l’UFCE en liaison avec de nombreux juristes allemands et autrichiens élaborèrent tout un corps de doctrine incarné par ces documents susnommés en étroite coopération avec les élites politiques allemandes. C’est sous l’égide d’Alfons Goppel (ministre-président du Land de Bavière) en 1984, du Comte Franz Ludwig von Stauffenberg en 1988 puis de l’avocat Siegbert Alber en 1993 et ancien président de la Paneurope Allemagne5, institut mondialiste par excellence, que le projet prit forme. Ces trois personnages entourés de collaborateurs réputés réussirent à imposer dans le droit européen – malgré quelques échecs au début – tout le programme ethno-linguistique.

En fait, c’est à partir de 1988 que ce programme commença à s’imposer. Nous présentons des documents inédits en langue allemande provenant des archives de l’UFCE ; mais qui peuvent rendre service aux germanophones :

  • Le discours de présentation de l’avocat Herbert Kohn lors du Congrès de l’UFCE à Anvers en 19886 lançant la résolution 192 (1988)7 permettant la mise sur orbite de la Charte des langues régionales ou minoritaires.
  • Le discours du juriste autrichien, Theodor Veiter, qui présidait le groupe de travail élaborant la résolution 192 (1988) dont le rapporteur était Herbert Kohn. Theodor Veiter a lui aussi prononcé le discours à ses côtés lors du Congrès de l’UFCE à Anvers8.
  • Le discours de l’avocat Siegber Alber en 1993 lors du congrès de l’UFCE à Flensburg9. C’est lui qui réussit à donner la forme finale au programme ethniciste permettant ensuite sa mise en forme définitive dans le cadre des instances européennes.
  • Enfin, nous présentons deux lettres envoyées par les instances de l’UFCE à l’auteur confirmant l’action des personnages susmentionnés10.

La matérialisation de ces textes dans la législation européenne doit son existence à l’action de Rolf Gossmann, en particulier la convention-cadre pour la protection des minorités. De nombreux rapports ont été rédigés décrivant l’évolution de ces travaux. Nous ne présentons qu’un exemple de ce travail où figure le nom de Rolf Gossmann11. Véritable figure de proue en faveur de ces textes ethnicistes, cet homme était au cours de la décennie 1990 l’agent intermédiaire entre le gouvernement allemand et l’UFCE. En fait, c’était un haut fonctionnaire travaillant au ministère de l’Intérieur allemand. Son action était d’autant plus grande que lui et ses successeurs contribuent en liaison avec l’UFCE à soutenir une centaine de mouvements régionalistes et indépendantistes en Europe dynamitant l’unité des nations européennes. Le rapport de l’UFCE lors du Congrès à Haderslev en 1999 présentant la liste de ces mouvements indépendantistes européens le prouve sans ambages12. De part ses activités, Rolf Gossmann a été en mesure de nouer des liens les plus divers avec des mouvements indépendantistes, en particulier kossovar, comme le montre le congrès de l’UFCE à Pörtschach en 199713.

Tout ce travail d’arrière-fond en faveur de la promotion ethnique va de pair avec le développement du régionalisme promu là aussi par les autorités allemandes. La charte européenne de la démocratie régionale promouvant l’émancipation politico-financière des régions aux dépens des Etats s’appuie à l’origine sur un document rédigé en 1997 par un député socialiste allemand, Peter Rabe, au Land de Basse-Saxe14. Ce travail de sape ethno-régionaliste ne peut que favoriser le nouvel ordre mondial car ces entités en formation contournent l’autorité nationale pour traiter directement avec les lobbies anglo-saxons et consorts à Bruxelles. Recevant en 2000 la plus haute distinction en faveur du renforcement de l’Union européenne, le Prix Charlemagne, le président Clinton (eh, oui !) s’est plu à souligner la régionalisation de l’Europe15. Dans cette relation à trois – régions, Etats, Union européenne – comme pour toute relation humaine, il y a un élément en trop. Dans cette construction, c’est l’Etat pris dans un étau entre l’autorité supranationale de Bruxelles et la montée en puissance des prérogatives régionales qui se retrouve court-circuité.

Ce phénomène, c’est Bart de Wever, président du mouvement indépendantiste flamand la NVA, qui l’a parfaitement compris. Avec justesse, il a résumé cette évolution par cette formule lapidaire : « La Belgique finira par s’évaporer entre l’Europe et les régions ». Suite aux élections du 13 juin 2010, la Belgique n’arrive pas à former un gouvernement (pour le moment) pour le plus grand plaisir des indépendantistes flamands. En fait, la NVA colle parfaitement à la logique mondialiste. Catalogué à droite voire à l’extrême-droite, il est intéressant de noter que ce parti est membre à part entière du parti européen « les Verts/Alliance libre européenne » de Daniel Cohn Bendit16. Figure de proue de l’idéologie mondialiste, les Verts de Cohn Bendit sont alliés à l’Alliance Libre Européenne qui regroupe une trentaine de partis régionalistes indépendantistes. Ce sont les Verts/ALE qui sont les auteurs d’une carte de 2004 représentant une Europe décomposée ethniquement17. Cet engagement de la NVA en faveur de la disparition des Etats européens est d’autant plus fort que le président de l’Alliance Libre Européenne (ALE) n’est autre qu’Eric Defoort co-fondateur de la NVA et bras droit de Bart de Wever18. Elu président de l’ALE19 en mars 2010, il s’est plu à confirmer dans un discours sa volonté de renforcer les prérogatives ethno-régionalistes20. Les multinationales soucieuses de rabaisser les Etats ont dû applaudir à tout rompre.

Que peut-on dire à la présentation de ces documents et acteurs annonçant cette mutation planétaire. Ce n’est pas fini. Nous ne sommes qu’au début d’un basculement complet. La crise économique et financière alliée aux revendications ethno-régionalistes est la voie royale pour conduire à la mise en forme d’une gouvernance mondiale. « Agitez le peuple avant de s’en servir » comme le résumait si bien le diplomate Charles-Maurice de Talleyrand. Destruction des Etats, formation d’unités régionales continentales, mise en forme d’un Parlement mondial dans le cadre d’une Assemblée planétaire des Nations Unies (APNU)21, refonte complète du système financier, monnaie planétaire (appelée par certains « Bancor ») et banque centrale mondiale en bout de course, comme le recommande un rapport du FMI du 13 avril 201022, sont les objectifs déclarés d’une oligarchie qui semble sur le point de gagner. Que les lecteurs soucieux de combattre le nouvel ordre mondial connaissent nos ennemis. Il faut impérativement lire pour agir, ne pas nous diviser sur des sujets futiles ; l’ennemi n’attend que cela. L’espérance est une vertu. La nouvelle Babel échouera car le mondialisme est un messianisme pressé. A nous d’empêcher sa naissance.

Pierre Hillard, pour Mecanopolis

Auteur de « La décomposition des nations européennes », avec le sous-titre « De l’union euro-atlantique à l’Etat mondial » 2è Edition, François-Xavier de Guibert, 2010.


Texte inédit : La question des minorités à la Conférence de la paix de 1919-1920 et l’action juive en faveur de la protection des minorités

Couverture

Page de garde

Table des matières

Avant-propos

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Conclusion

Annexe A

Annexe B

Errata

Quatrième de couverture

Notes de l’article :

1 B’nai B’rith signifient en hébreu « les Fils de l’Alliance ». C’est une organisation maçonnique n’acceptant que des Juifs et qui fut fondée le 13 octobre 1843 à New York au Café Sinsberner par 12 Juifs immigrés d’Allemagne in Tribune juive, n° 997, 13 au 19 novembre 1987, p. 18.

2 Ewald Ammende, Die Nationalitäten in den Staaten Europas, Vienne-Leipzig, Editions Wilhelm Braumüller, 1931, avant-propos, page IX.

3 PDF : Information, Haderslev, Union fédéraliste des communautés ethniques européennes, Flensburg, Editions UFCE, 12-16 mai 1999, p. 2.

4 Ibid., p. 6.

5 > http://de.paneuropa.org/index.php/pan/geschichte

6 PDF : Discours d’Herbert Kohn, Congrès de l’UFCE à Anvers en 1988.

7 PDF : Présentation de la première page de la résolution 192 (1988) du rapporteur Herbert Kohn.

8 PDF : Discours de Theodor Veiter, Congrès de l’UFCE à Anvers en 1988.

9 PDF : Discours de Siegber Alber, Congrès de l’UFCE à Flensburg en 1993.

10 Lettres adressées à l’auteur de janvier et de février 1999.

11 PDF : Comité ad hoc pour la protection des minorités nationales (CAHMIN), rapport de réunion, 1994 : Couverture du rapport et page 12.

12 PDF : Rapport du Congrès de l’UFCE, Haderslev, 1999, présentant la liste des mouvements indépendantistes soutenus par l’Allemagne.

13 PDF : Présentation du haut-fonctionnaire du ministère de l’Intérieur allemand, Rolf Gossmann, en liaison avec les représentants des groupes indépendantistes.

14 PDF : Recommandation 34 (1997) sur le projet de charte européenne de l’autonomie régionale, Congrès des Pouvoirs Locaux et régionaux de l’Europe, Peter Rabe, 1997 (présentation de la 1ère page).

15 > http://www.karlspreis.de/preistraeger/2000/rede_von_bill_clinton_englisch.html

16 > http://www.e-f-a.org/parties.php?name=*

17 > http://www.voltairenet.org/IMG/jpg/fr-carte-grand_format.jpg

18 > http://www.rtbf.be/info/matin-premiere/eric-defoort-nva-est-linvite-de-matin-premiere-237867

19 > http://www.e-f-a.org/bureau.php

20 > http://www.e-f-a.org/images/content//pictures_bureau/Speech_Eric_Defoort_EN.pdf

21 > http://fr.unpacampaign.org/about/unpa/index.php

22 > http://www.imf.org/external/np/pp/eng/2010/041310.pdf


http://www.mecanopolis.org/?p=20300

domingo, 24 de octubre de 2010

Cita secreta con el hombre que hace temblar al Pentágono


ENTREVISTA: EL ENEMIGO NÚMERO UNO DEL EJÉRCITO DE EEUU Julian Assange fundador y editor de 'wikileaks'

Cita secreta con el hombre que hace temblar al Pentágono

Es la pesadilla de la todopoderosa inteligencia militar de EE UU. Se llama Julian Assange, tiene 39 años y una profesión: reventar a escala mundial los mayores secretos oficiales
JOSEBA ELOLA 24/10/2010

El Pentágono ha desplegado un equipo de 120 personas para frenar sus filtraciones. Suecia, el país al que acudió a refugiarse, le ha negado el permiso de residencia. El hombre que destapa los documentos silenciados, el enemigo de las verdades oficiales, volvió a asestar ayer un nuevo golpe. Se llama Julian Assange. Tiene 39 años. Nos concedió una cita secreta en Londres /Consulta los documentos sobre Irak filtrados en la página de Wikileaks | CLAVES: Cómo navegar por los 'papeles de Irak'

Julian Assange vive en un universo de secretos. Secretos eran los 400.000 documentos sobre la guerra de Irak que liberó ayer. Secretos son los 30 envíos que cada día recibe el portal que dirige, inagotable fuente de denuncia a escala planetaria. Secretas procuran ser sus comunicaciones, sus entradas y salidas. Su organización también vive envuelta en el más absoluto de los secretos.

Julian Assange, el incordio del Pentágono

VIDEO - JOSEBA ELOLA - 22-10-2010

Tiene en jaque al Pentágono. No para de sacar a la luz papeles comprometedores para el Ejército norteamericano. Julian Assange es el guardián de los grandes secretos, el nuevo adalid del periodismo combativo. Wikileaks, el portal que dirige, se ha convertido en el espacio de las grandes filtraciones, en el lugar donde se derriban las verdades oficiales. Los papeles de Afganistán, que mostraban la cara sucia de la guerra en aquel país, y el video de la matanza de doce civiles en Bagdad son sus dos mayores bombazos informativos hasta la fecha. El Pentágono tiene un equipo de 120 personas trabajando para frenar los efectos de sus filtraciones. En Suecia, país que le acaba de denegar el permiso de residencia, le están investigando por dos denuncias de acoso sexual. - JOSEBA ELOLA

La noticia en otros webs

"La sociedad civil está muerta. Hay una amplia clase de gente que lo sabe y está aprovechando para acumular riqueza y poder"

"He leído más documentos filtrados que nadie. Creí que sabía cómo funciona el mundo. Nada me preparó para lo que he encontrado"

"Yo fui un activista. Hay muchos intentos de llamarme ahora 'hacker' para devaluar mi trabajo de periodista"

"Periódicos y televisiones se han convertido en seleccionadores de contenidos tutelados"

"Dado el estado de impotencia actual del periodismo, me parecería ofensivo que me llamaran periodista"

"El Estado de seguridad oculto se está extendiendo por el Imperio occidental. Su centro de gravedad está en EE UU"

Secreta por tanto tenía que ser la cita con el hombre que se ha convertido en serio enemigo del todopoderoso Pentágono. El hombre que fundó en diciembre de 2006 un sitio web también es la pesadilla de grandes bancos, multinacionales y gobiernos. Ciento veinte personas, pertenecientes al llamado gabinete de crisis Wikileaks, trabajan en los alrededores del Pentágono para contrarrestar los efectos de las filtraciones del combativo portal.

Pregunta. Leí un titular que ponía en su boca la frase: "Soy un periodista activista". ¿Lo es?

Respuesta. Yo soy un editor. Y como editor, también dirijo, y soy portavoz de mi, nuestra, publicación. He estado involucrado en periodismo desde que tenía 25 años, cuando cofirmé el libroUnderground, y actualmente, dado el estado de impotencia del periodismo, me parecería ofensivo que me llamaran periodista.

P. ¿Por qué?

R. Por los abusos del periodismo.

P. ¿A qué abusos se refiere?

R. El mayor abuso es la guerra contada por los periodistas. Periodistas que participan en la creación de guerras a través de su falta de cuestionamiento, su falta de integridad y su cobarde peloteo a las fuentes gubernamentales.

Assange y los suyos publicaron ayer la que es considerada la mayor filtración de documentos secretos en la historia del Ejército de EEUU, lospapeles de Irak. En abril liberaron los papeles de Afganistán, 77.000 documentos desclasificados que destapaban la muerte de cerca de 20.000 afganos. Denunciaron ejecuciones extrajudiciales en Kenia y se llevaron por ello un premio de Amnistía Internacional. También pusieron en jaque al mayor banco islandés, The New Kaupthing, destapando un documento oficial que evidenciaba la irresponsable gestión de sus administradores, que meses después sufrieron penas de cárcel. Y sacaron a la luz manuales secretos de la Iglesia de la cienciología.

Secretos. También está llena de secretos la investigación de la que está siendo objeto Assange. Dos chicas le denunciaron en una misma semana de finales de agosto por acoso sexual en Suecia. El lunes se conocía que el país escandinavo, al que había acudido a protegerse dado su régimen garantista para la prensa, le ha denegado el permiso de residencia. Assange nos dice que está pensando instalarse en algún sitio de Sudamérica.

Cita amarrada, hora concreta, lugar secreto. El lunes, en Londres, a las 12.00. Así de escueta es la información del mensaje que nos entra en el móvil y que anuncia que por fin podremos hablar con el hombre que ha estado y está en el ojo del huracán informativo.

El verano de Assange ha sido fino. Esta entrevista fue solicitada por primera vez el 19 de julio pasado. El propio Assange respondía tres días más tarde, el 22, emoticono incluido: "Sorry. no time for a few weeks" (lo siento, sin tiempo por unas cuantas semanas); emoticono de pena.

La noche previa al encuentro recibimos un mensaje con la dirección de un restaurante al norte de Londres. Allí nos recibe a las 12.00 en punto la persona que le lleva las relaciones con la prensa. Nos conduce a un callejón y nos sube a unas oficinas. Un retrato de Nelson Mandela preside esta sala con largas mesas rectangulares de trabajo y paredes en tonos verde claro.

Julian Assange no está. No ha llegado. Se le espera. Preguntamos si hay algún otro miembro de la organización con el que podamos hablar. Al poco, por la puerta entra un hombre alto y fornido, chaqueta y pantalón negros, jersey gris de cuello alto, ojos azules, pelo canoso. Es Kristinn Hrafnson, periodista islandés que trabajó durante 20 años en la televisión estatal y que se ha enrolado en el pelotón de Assange: "Tenía ganas de trabajar en historias que crean grandes olas en el mundo", explica. Hrafnson participó durante cinco meses en la elaboración de Collateral Murder -Asesinato colateral-, el vídeo que dio la vuelta al mundo y que generó 3.000 titulares de prensa en 48 horas. Fue visto por más de cuatro millones de internautas en las 72 horas posteriores a su publicación en YouTube.

Seguramente recuerden ustedes las escalofriantes imágenes. Dieron la vuelta al mundo a principios de abril. Un helicóptero Apache del Ejército de Estados Unidos sobrevuela un suburbio de Bagdad. Se ve a varias personas andando por la calle, una de ellas, fotógrafo de Reuters, lleva una cámara al hombro. Los militares piensan que es un arma de fuego. Desde el Apache se dispara a todos los que por allí pasan en ese momento. La secuencia es espeluznante. "Keep shooting -sigue disparando-". Ráfaga. "Keep shooting". Ráfaga. "Keep shooting".

Personas que caen fulminadas al suelo. Otras que huyen de los disparos. Dos hombres que intentan auxiliar al fotógrafo herido. El Apache dispara contra ellos. Y contra la furgoneta, en cuyo interior hay dos niños.

Balance: doce personas fulminadas. La frialdad de la guerra expuesta. Las risas del soldado que acaba de disparar. La grosera conversación entre los soldados. El insulto a los que yacen muertos. "Bastards". Y en el suelo, las víctimas del tiro al bulto, eso que en estos tiempos modernos se ha dado en llamar "daños colaterales".

Llega Assange. El pelo aplastado y pegado a la cabeza; el casco de la moto bajo el brazo. Entra en la sala y Hrafnson le comenta algo. Se disculpan y se retiran a una sala contigua, asuntos urgentes, asuntos secretos. "Disculpe, esto siempre es así", dice cariacontecido el solícito hombre de prensa.

Assange se sienta por fin frente a la grabadora. Es un hombre muy alto, fuerte, magnético. Su antaño pelo largo totalmente blanco, que este verano dio paso al pelo corto castaño claro, es ahora una mezcla de esas dos fases. A sus 39 años, desprende un carisma indiscutible. Dos personas que han trabajado con él y que no quieren identificarse le describen como un hombre extremadamente inteligente. ¿Más calificativos?: Valiente; trabajador; divertido. El último héroe del periodismo combativo elige sentarse en la mesa que le permite tener el retrato de Mandela detrás de él: "Es importante tener bien guardadas las espaldas", bromea.

P. Su actividad en Wikileaks le está granjeando una creciente colección de enemigos. ¿Cuál es en estos momentos su peor enemigo?

R. En términos de recursos dedicados a seguir nuestros pasos, el Ejército de Estados Unidos. Dicho lo cual, tenemos buenos amigos allí, hay gente buena. Y también mala. Hay un equipo, supuestamente, de 120 personas en el llamado Wikileaks warroom -equipo de crisis/de combate- dedicado 24 horas al día a ocuparse de nosotros. Están dirigidos por un señor nombrado por Gates -secretario de Defensa norteamericano-. Son, predominantemente, miembros de la agencia de inteligencia militar y del FBI.

P. ¿Qué otros enemigos tiene?

R. Bancos. La mayor parte de los ataques legales que hemos recibido son de bancos. También los ha habido procedentes de China poco después de liberar material crítico sobre determinadas actividades del Gobierno. También hemos recibido ataques de cultos, de sectas abusivas, como la Iglesia de la cienciología, los mormones...

P. Esos enemigos que tiene ¿hacen que tema usted por su vida?

R. Alguna gente, como Daniel Ellsberg -el hombre que desveló en 1971 los papeles del Pentágono sobre la guerra de Vietnam-, ha sostenido que mi vida está en peligro.

P. ¿Y usted qué cree?

R. Creo que hay un pequeño, pero no insignificante riesgo, sí. Lo que hay es un peligro significativo de procesamiento y de detención. Están intentando crear un caso de espionaje contra mí y otros miembros de la organización, y contra gente que ha tenido relación con nosotros en Estados Unidos.

El analista de inteligencia del Ejército de Estados Unidos Bradley Manning fue detenido por la filtración del vídeo de la matanza de Bagdad. "El FBI ha visitado a gente en Boston y otras ciudades americanas conectadas con Bradley Manning o nosotros", explica Assange. "Según mis fuentes, el fiscal general del Estado australiano aprobó permisos para interceptar las comunicaciones de nuestra gente en Australia. El Gobierno de Suecia ha sido presionado a nivel de inteligencia por Estados Unidos, según dicen mis fuentes en inteligencia. El Gobierno de Islandia también ha sido presionado por Estados Unidos, según mis fuentes en Islandia y en el Senado norteamericano; y al embajador de Islandia llegaron a preguntarle si ya se habían dado pasos para asegurarse de que Islandia no se convierta en un refugio para Julian Assange".

Assange habla de él en tercera persona. Es un hombre que mide las palabras como nadie. No dice nada sin habérselo pensado cuatro veces. Habla despacio, con continuas pausas que invitan al entrevistador a colar una pregunta que él nunca responde porque sigue con su largamente articulada respuesta. Assange, no habla: dicta. Le gusta tener el control.

El adalid del periodismo combativo continúa relatando la persecución de la que ha sido objeto la organización que, con pulso firme, dirige. Un miembro de Wikileaks sufrió una emboscada en un parking de Luxemburgo en 2008. Dos abogados defensores de los derechos humanos que trabajaron con Wikileaks en Kenia fueron asesinados en marzo de 2009.

Y desde el Pentágono no se andan con chiquitas. El pasado 3 de agosto, el portavoz de Defensa estadounidense, Geoff Morrell, comparecía brevemente ante los medios. Solicitaba a Wikileaks que devolviera los documentos filtrados. "Si hacer lo correcto no es suficiente para ellos, entonces miraremos qué alternativas tenemos para obligarles a hacer lo correcto", anunció Morell.

"Fue extremadamente desagradable", dice Assange, "una manera extremadamente extraña de pronunciarse. Hemos llegado a la conclusión de que esa rueda de prensa fue diseñada para preparar posteriores ataques legales".

Assange sabe cultivar los silencios. Habla mirando al horizonte, sus ojos se mueven de izquierda a derecha y de derecha a izquierda mientras busca la palabra precisa. Su voz grave, levemente quebrada, y su querencia por el susurro, más propio de la confidencia que de la entrevista, confiere aún mayor intensidad a sus palabras. Habla tan bajo que conduce al interlocutor a un compromiso de escucha insoslayable. O aguzas el oído, o no te enteras.

Cuenta que la organización ha recibido cien "ataques legales". Dos de cada cinco demandas/querellas acabaron en juicio. Asegura que salieron victoriosos en todos los casos. También destaca los ataques que le han dirigido los medios de comunicación. Se queja de que los medios replican las mentiras que otros deslizan y se retroalimentan ad infinítum manchando su biografía. "Ha habido 15 ataques contra nosotros completamente fabricados de arriba abajo", asevera, "vendidos como filtraciones de gente de dentro de la organización. Se ha llegado a decir que llevo una vida de lujo en Sudáfrica. Nunca he estado en Sudáfrica".

P. ¿Piensa usted que las acusaciones que contra usted pesan en Suecia por acoso sexual están conectadas con todo esto?

R. No lo sabemos. Prefiero hablar de esto en otro momento, no puedo hablar en mi nombre y en nombre de la organización al mismo tiempo.

Assange es un hombre acosado. Tiene que protegerse. El pasado 27 de septiembre su equipaje fue requisado cuando abandonaba Estocolmo. La hipótesis de que alguien esté intentando vigilar sus pasos o interferir en sus comunicaciones no resulta descabellada. Todas las comunicaciones que realiza por teléfono o mail están encriptadas, es un excelente criptógrafo, tiene un pasado de hacker. Los protocolos de seguridad que debe seguir son estrictos. En algunos lugares, confiesa, debe moverse con guardaespaldas.

Nunca se sabe dónde está, dónde dormirá esta noche, o en qué anda. Su vida nada en los secretos. Se mueve rápido y procura no dejar rastro.

La existencia un tanto nómada no es algo que le resulte ajeno. "Nuestra familia producía teatro profesional y televisión y como resultado, íbamos de gira por el país muy a menudo", recuerda. Assange nació en 1971 en Townsville, ciudad de la costa noroeste australiana. Cuando tenía ocho años, sus padres se separaron. La madre inició una relación con un músico con el que tuvo otro hijo. "Durante una parte de mi adolescencia tuve que lidiar con este hombre del que se sospechaba estaba conectado con el culto de Anne Hamilton-Byrne", cuenta. Una secta en la que algunos miembros convencían a las madres para que ofrecieran a sus hijos recién nacidos a la líder del movimiento. Niños que se convertían en hijos adoptivos de la suma sacerdotisa, que ordenaba teñirles a todos el pelo de rubio y a los que se suministraban todo tipo de drogas, incluidas ceremonias de iniciación al LSD cuando apenas eran adolescentes.

Llegó un momento en que no quedó otra salida que huir. Huir de las garras de aquel hombre. Assange, su hermanastro y su madre estuvieron tres meses cambiando constantemente de domicilio. Vivir a la fuga.

Secretos y fugas. Dos conceptos que gobiernan la vida de Julian Assange. Leaks significa fuga. Y también fuga de información, filtración.

Por aquellos años difíciles nació su fascinación por los ordenadores. Su pericia, sus dotes como programador, le convirtieron en un notable hacker. Su nombre de guerra: Mendax. Allí comenzó su lucha: la información está para ser compartida.

Como hacker, llegó a penetrar en los sistemas de la compañía telefónica canadiense Nortel, motivo por el cual llegó a ser encausado. El juez acabó sentenciando que detrás de su intentona se escondía el simple placer de ser capaz de penetrar en sistemas ajenos. Tuvo que pagar una pequeña multa. "Yo fui un activista", asume. "La investigación de la que fui objeto se acabó cuando yo tenía 20 años; aunque el proceso durara seis años más, hasta 1997. Ahora hay muchos intentos de llamarme hacker, basados en mis actividades como hacker de hace veinte años, para devaluar mi trabajo como periodista. Con ello se pretende además despojarme de las protecciones legales de cualquier periodista; van contra mí personalmente, y contra esta organización. No obstante, es cierto que he sido un activista de la información libre durante mucho tiempo. Esos intereses de adolescente, aunque relativamente poco sofisticados, reflejan la consistencia de mi carácter".

La información libre. Los secretos destapados. La transparencia. Toda la información secreta debe estar a disposición del ciudadano. Varios medios, entre ellos, The New Yorker, le han acusado de venerar la transparencia en todas partes menos en el seno de su organización.

El presupuesto actual de Wikileaks es de un millón de dólares anuales (en torno a 712.000 euros). Desde enero, cuentan con un sistema de donaciones anónimas de modo que no están influidos por los intereses de quienes donan, explica Assange. Durante los cuatro primeros años, el portal se nutrió de las aportaciones de Assange y algunos más. El número total de donantes actual es de 10.000 personas. Ninguna donación sobrepasa los 20.000 euros.

Assange asegura durante la entrevista que ya son 12 personas fijas y que pronto serán 20. El número de colaboradores asciende a 800. Seguidores en Twitter: 150.000.

El portal de Wikileaks se reabrió el viernes tras una larga temporada cerrado. En la página alegaban motivos de mantenimiento para justificar el cierre. Assange explica que se debió a la gran reorganización en la que están inmersos. Un periodista que ha trabajado estrechamente con él sostiene que el portal ha estado cerrado por la rebelión interna que ha sufrido la organización en los últimos meses. Manifiesta que los métodos autoritarios de Assange han disuadido a varios integrantes del equipo. Que algunos de los técnicos han llegado a boicotear internamente la Red para evitar que Assange lo controle todo. Hrafnson, el portavoz islandés, niega cualquier atisbo de rebelión interna.

Otro periodista de una cabecera internacional, que también prefiere ocultar su identidad, dice que, efectivamente, Assange es un tanto autoritario. Pero sostiene que en una organización como Wikileaks, sometida a tanta presión, es normal que haya debate y tensión. Y es lógico, por tanto, que haya un momento en que alguien tenga que tomar una decisión que no guste a todo el mundo. "Hay unos que son más partidarios de la acción que otros", describe.

P. Daniel Domscheit-Berg, su ex portavoz en Alemania, que ha abandonado la organización, dijo a Der Spiegel que usted actuó con él como fiscal, juez y verdugo. Sostiene que usted no tolera las críticas.

R. Daniel Domscheit-Berg fue suspendido de esta organización por un número de razones serias. Como muchas personas que son suspendidas, elige criticar las decisiones del que les emplea. Creemos que la confianza, la confidencia y actuar con integridad son componentes esenciales de nuestro trabajo. Por ese motivo decidí no criticar a Domscheit-Berg, a pesar de que sus declaraciones no nos han ayudado nada en estos momentos de dificultades.

Daniel Domscheit-Berg coge el teléfono en Berlín. Al oír lo que Assange ha dicho sobre su salida a este periódico, se revuelve, indignado. "En primer lugar, yo no soy su empleado. En esta organización no se paga a nadie. En mi caso, además, yo puse dinero en el proyecto", exclama, notablemente irritado.

El ex portavoz se declara estupefacto por su despido, que se produjo en septiembre. Asegura que al menos cinco personas han abandonado Wikileaks por estar en desacuerdo con los modos de Assange. "La gente no quiere que un dictador esté al frente de una organización tan poderosa, que maneje una información tan sensible. Julian se está comportando como un dictador y yo no trabajo para dictadores, yo lucho contra los dictadores".

El activista alemán, de 32 años, afirma que sus palabras no son fruto de una "vendettapersonal". Y señala que Wikileaks ha ido perdiendo algunas de sus señas de identidad. "Yo no sé si el Pentágono estará o no en estos momentos detrás de Julian. Pero el hecho de que pueda estarlo demuestra que se ha cometido el mayor de los errores: Wikileaks nació como una organización en la que estaba involucrada mucha gente de modo que nunca pudieran ir a por una sola persona. La gente debería ser intercambiable, lo importante es el proyecto, es un movimiento. ¿Qué es Wikileaks ahora, una organización o el show de Julian Assange?".

El controvertido fundador de Wikileaks no deja indiferente a nadie. Fascina a unos, irrita a otros. Para unos es el último héroe del periodismo, un hombre que desafía la lógica de un mundo cínico en busca de la máxima transparencia. Para otros, un idealista naif que cree que todo se puede contar, cuando hay cosas que el sentido común indica es mejor no publicar. Por ejemplo, aquellas que pongan en peligro la vida de las personas. De eso le acusan desde varios frentes. De haber revelado la identidad de informantes afganos que ahora son blanco fácil para los talibanes.

P. Su decisión de publicar los nombres de informantes afganos al hacer públicos los papeles de Afganistán levantó polvareda. Bill Keller, director de The New York Times,dijo: "Su decisión de hacer públicos los datos tuvieron consecuencias potenciales que, creo, cualquiera, sea cual sea su visión de la guerra, encontraría lamentables". ¿Considera que cometió algún error, que puso en peligro alguna vida?

R. Al publicar 76.000 de 90.000 documentos clasificados, hay muchas cosas de las que hablar. Esos documentos revelaron la hora, fecha, lugar y circunstancias de la muerte de cerca de 20.000 personas. Y punto. En los dos meses desde que el material fue publicado, hasta donde se puede determinar hoy, ningún civil afgano ha sido dañado por la publicación de los papeles. Eso no quita para que estos sean temas muy serios e interesantes, y por ese motivo retiramos uno de cada cinco documentos. El hecho de que Bill Keller tenga necesidad de dedicar su tiempo a hablar de este tema, que no está asociado a la muerte de nadie, comparado con los temas que han llevado a la muerte de cerca de 20.000 personas, y la muerte de cientos en los últimos dos meses, es un reflejo de la dificultad que tiene The New York Times para criticar al Ejército en Estados Unidos.

P. Alan Rusbridger, director de The Guardian, nos decía hace unos días con ironía que los medios tradicionales han abandonado el periodismo de investigación porque es caro y no muy sexy. ¿Está de acuerdo?

R. Sí, lo han abandonado casi por completo, es cierto. El peaje que pagas es caro: te crea enemigos, genera gastos en prevenir ataques judiciales, y se producen ofensivas contra los intereses de los editores. Yo creo que los lectores sí demandan periodismo de investigación, pero el coste por palabra en relación con otras formas de periodismo es alto, especialmente, el periodismo subvencionado por intereses especiales.

P. ¿Pero cree que la mayor parte de los grandes medios de comunicación occidentales están subvencionados por intereses especiales?

R. Eso no es exactamente lo que yo quería decir. Ese también es un factor. Yo me refería a los miles de millones de dólares que el Ejército de EE UU gasta al año en su comunicación de asuntos oficiales para producir contenido tutelado como vídeos, fotos y notas de prensa que al final son historias gratis para que los periodistas les pongan la firma. Y similares contenidos tutelados producidos por empresas y Gobiernos. En ese sentido, los periódicos y las televisiones se convierten en seleccionadores de contenidos tutelados.

P. ¿Cree usted que esto va a cambiar? ¿Cree que la revolución digital e iniciativas como Wikileaks traerán periodismo independiente?

R. Podemos ir en las dos direcciones. Puede que lleguemos a un sistema en que haya una mayor fiscalización y acuerdos internacionales para suprimir la libertad de prensa o puede que vayamos a un nuevo estándar en que la gente espere y demande material que exponga más a los poderes; y un entorno comercial en que este tipo de exposición sea rentable; y un entorno legal en que esto esté protegido.

P. ¿Es usted optimista al respecto?

R. Estamos en el cruce de caminos entre esos dos futuros. Por eso es tan importante y tan interesante estar involucrado en esto. Con nuestras acciones de ahora determinamos el destino del entorno mediático internacional de los próximos años.

Assange se muestra como un entrevistado rebelde. Resulta muy difícil conseguir colar una pregunta en medio de sus pausados discursos. Eso sí, muchas de las cosas que dice son sustanciosas. Si no, véase su reflexión sobre lo que le ha supuesto su experiencia en Wikileaks:

"Cada persona tiene una trayectoria única en la vida, pero, en los últimos tres años y medio, yo he tenido una experiencia realmente única. He leído más documentos filtrados, posiblemente, que ninguna otra persona en la tierra. De muy distintos temas. Igual hay gente que ha leído muchos, pero tal vez no de tantas y tan distintas organizaciones a lo largo de mundo. He obtenido más filtraciones internas que ninguna otra persona y he dirigido una organización que ha recibido muchos ataques de organizaciones poderosas, de secretos y neuróticos cultos. Antes de estar metido en esto, creí que sabía bastante de cómo funciona el mundo, he hecho cosas significativas e importantes antes que esto. Pero nada me preparó para la realidad con la que me he encontrado. Mi perspectiva ha cambiado mucho".

P. ¿Y qué ha visto?

R. No sé si es posible comunicar lo que he aprendido. Hay dos cosas que me vienen a la mente. La primera, la muerte a escala mundial de la sociedad civil. Rápidos flujos financieros, por transferencias electrónicas de fondos que se mueven más rápido que la sanción política o moral, destrozando la sociedad civil a lo ancho del mundo. El poder económico permite a oportunistas en cualquier sociedad conectada al sistema financiero global extraer riqueza robada con un comportamiento inmoral para llevarla a destinos lejanos o a oscuros y opacos vehículos financieros difíciles de atrapar. En este sentido, la sociedad civil está muerta, ya no existe, y hay una amplia clase de gente que lo sabe y está aprovechando que saben que está muerta para acumular riqueza y poder.

P. ¿Cómo...?

R. Y la segunda cosa que he visto, que opera en combinación y en oposición a esta, es que hay un enorme y creciente Estado de seguridad oculto que se está extendiendo por el mundo, principalmente basado en Estados Unidos. Cualquier Estado, si quiere sobrevivir, tiene que inscribirse con uno de los tres proveedores de inteligencia y sistemas armados. Los proveedores son el Imperio occidental, Rusia, antiguo Imperio soviético, y China, que aún no es un imperio, pero empieza a moverse en esa dirección. El Estado de seguridad oculto que se está extendiendo por el Imperio occidental tiene su centro de gravedad en Estados Unidos, pero es una red de tutelaje que existe en todos los países occidentales y conecta a todos los países occidentales. En EE UU, a pesar del colapso financiero, su poder económico ha crecido: su porción de recursos económicos ha crecido entre 250% y 300% desde los noventa. Para dar un ejemplo concreto, y en este caso cito a Dana Priest -dos veces ganadora del Pulitzer-, de The Washington Post, hay 817.000 personas trabajando en labores de seguridad top secret.

P. ¿Y esas estructuras velan fundamentalmente por salvar al capitalismo?

R. Las grandes corporaciones han penetrado tanto ese Estado de seguridad opaco y el sistema político que se están llevando todo el valor añadido por los contribuyentes.

Assange afirma que en Estados Unidos hay ahora una tensión entre el sistema nacional de seguridad paralelo y lo que denomina anarcocapitalismo, es decir, las grandes empresas. Compara el Estado de seguridad paralelo norteamericano con el que construyó Putin para dominar a los oligarcas.

Para terminar, Assange, que no deja títere sin cabeza, reserva su traca final para los complacientes medios de comunicación. "Los medios de comunicación internacionales son un desastre. Estamos en una buena posición para verlo porque nos llega material política e históricamente significativo, lo liberamos, y vemos cuántos medios se hacen eco y con qué rigor. Podemos ver también los esfuerzos para suprimir la información que damos. Mi conclusión es que el entorno de los medios internacionales es tan malo y tan distorsionador que nos iría mejor si no hubiera ningún medio, ninguno".

Se acaba la entrevista. Assange se levanta y muta. Se convierte en otra persona. Se desprende de un plumazo de toda su intensidad y gravedad. Se vuelve ligero, encantador, sonríe. Rejuvenece. Lo último que dice, una vez apagada la grabadora. "No creas a nadie. No creas a nadie. No creas a nadie. Te estarán mintiendo.

Las tripas de Wikileaks

» WikiLeaks es un sitio web para la publicación anónima de documentos secretos o delicados. Una conexión cifrada permite a cualquier usuario subir vídeos, documentos o audios confidenciales sin dejar rastro.

» Se ha convertido en la gran plataforma de las filtraciones -leaks, en inglés-, en el lugar en el que se cuestionan las grandes verdades oficiales.

» Julian Assange, australiano de 39 años, teme que los Estados Unidos le abran una causa por espionaje por la filtración de los 'papeles de Afganistán'. En Suecia, que le acaba de negar el permiso de residencia, tiene abierta una investigación por presunto acoso sexual.

Cinco episodios clave

El de ayer fue el golpe más impactante en la carrera de Wikileaks como plataforma de filtración de contenidos secretos. Desde su fundación en diciembre de 2006, el portal dirigido por Julian Assange ha levantado papeles en distintos puntos cardinales del planeta, aunque los que más ruido han hecho han sido sin duda los relacionados con el Ejército norteamericano.

Las ejecuciones extrajudiciales en Kenia, el escándalo del banco islandés The New Khaupting y los 'papeles de Afganistán' son tres de sus más duros golpes.

Pero también han recibido críticas por no editar suficientemente el material que les llega y publicar datos de carácter privado. Ocurrió con el episodio de las últimas conversaciones de las víctimas del 11-S y con la publicación de nombres y direcciones de miembros del Partido Nacional Británico.

EJECUCIONES EN KENIA. Noviembre de 2008. Wikileaks filtra un documento silenciado hasta la fecha en el que la Comisión Nacional de Derechos Humanos de Kenia denuncia la ejecución extrajudicial de 500 jóvenes opositores al régimen.

VERTIDOS TÓXICOS. Murieron seis personas. 85 necesitaron cuidados. Wikileaks publicó que la empresa Trafigura había pagado a una empresa local de Costa de Marfil para que se deshiciera de 40.000 toneladas de gasolina de baja calidad.

LA INTRAHISTORIA DEL 11-S. Noviembre de 2009. Wikileaks publica llamadas, mensajes SMS y correos electrónicos enviados hacia y desde las Torres Gemelas el 11-S. La publicación desata la polémica sobre el respeto a la intimidad.

NOMBRES Y RAZA. Octubre de 2009. Wikileaks da a conocer un listado con los nombres, apellidos, direcciones y teléfonos de miles de personas pertenecientes al Partido Nacional Británico, de corte racista. Más críticas sobre los límites de la publicación de datos.

MATANZA EN BAGDAD. /b> Abril de 2010. Wikileaks libera un vídeo que refleja la matanza de 12 civiles en Bagdad. Entre ellos, dos niños. Un helicóptero Apache dispara a un fotógrafo de Reuters (pensando que lleva un arma) y a todos los que por allí andan en ese momento.



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