Le Maroc de Mohammed VI pourrait bien suivre la même voie que la Tunisie de Ben Ali. Au royaume enchanté aussi, la torture et l’arbitraire ont force de loi. Exemple avec l’ancien boxeur Zakaria Moumni.
Au Maroc, il serait bon que les plus zélés des sbires de Sa Majesté le roi s’abonnent à la presse. Pas celle de leur pays dont le seul vrai droit est d’annoncer la météo… Mais il serait vraiment utile que ces futurs exilés à Djedda lisent d’urgence la presse étrangère. Ils sauraient ainsi qu’une révolte s’est produite en Tunisie dont le tyran et les siens ont été chassés. Ayant pris connaissance de cette nouvelle, ces sbires pourraient, à l’aide de la moelle épinière qui leur sert trop souvent de cerveau, imaginer que la révolution qui a jeté, aussi bas qu’il le mérite Ben Ali, pourrait contaminer le Maroc bien aimé. Gangrené qu’il est, lui aussi, par des fonctionnaires et conseillers comme eux, des bourreaucrates qui pratiquent la démocratie directe par l’arbitraire et la torture.
Bakchich vous a déjà parlé du sort de Zakaria Moumni, un boxeur qui voulait voir le roi. Champion du monde de light-contact, le jeune homme n’avait jamais eu droit à une prime pourtant promise par le code royal. Bon garçon mais entêté, pendant des mois, « Zak » a réclamé ses quelques dirhams symboliques. Oualou. En faisant son charivari revendicatif, Zak a malencontreusement heurté l’humeur de l’excellent Mohamed Mounir Majidi, l’honnête secrétaire particulier de M6. Un grand ami du magazine Jeune Afrique mais qui est aussi le prototype des regrettés apparatchiks tunisiens, ceux de la famille Trabelsi et autres, qui ont abouti par leur si juste politique à ce que leur épouvantable maître se rapproche à coups de pied dans le cul de La Mecque. Ce qui épargne des sous de transport au moment d’aller faire le pèlerinage.
Arrêté, ligoté, torturé
Trop naïf, le gentil boxeur, qui est marié et vit en France, pensait qu’il lui était possible sans dommages d’aller et venir entre son pays et Paris… Pas du tout. Le 27 septembre dernier, il a été arrêté à l’aéroport de Rabat. Avec cet accueil qui peut faire le charme du royaume : ligotage à une chaise, torture, signature de PV les yeux bandés. Ces juges et flics démocrates – qui restent la fierté de la patrie d’Oufkir – ont mis sous le nez de Zak deux plaintes de types qui l’accusent « de leur avoir pris de l’argent contre une promesse de contrat de travail en France »…
Manque de chance, ce dossier est si mal ficelé que les dates avancées par les « victimes » ne collent pas entre elles. Mieux, que personne n’a pu les voir, des garçons si prêts à rendre service qu’ils dégagent une forte odeur d’amis de la police. Encore un effort, camarades, pour aider les révolutionnaires à faire la révolution.
http://www.bakchich.info/Apres-la-Tunisie-le-Maroc,12824.html
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