sábado, 19 de febrero de 2011

« Jour de la Colère » au Yémen

« Jour de la Colère » au Yémen
Au moins six personnes ont été tuées alors que des dizaines de milliers de manifestants, à la fois pro-et anti-gouvernement, marchent dans plusieurs villes.

Des dizaines de milliers de Yéménites ont pris part à des manifestations anti-gouvernementales à travers le pays, les partisans du gouvernement se rassemblant aussi dans plusieurs villes.

Au moins six personnes ont été tuées dans les manifestations. L’un des décès a lieu après qu’une grenade ait été lancée contre des manifestants anti-gouvernementaux dans la ville de Taiz ce vendredi.

Des émeutes ont également éclaté pendant la nuit dans la ville portuaire d’Aden, les manifestants mettant le feu à un bâtiment du gouvernement local et les forces de répression tuant un manifestant, selon des responsables locaux. Dix-sept personnes ont été également été blessées dans ces affrontements.

Les manifestants à travers le pays exigent que le président Ali Abdullah Saleh se retirer, après 32 années au pouvoir, dans un soulèvement qui est maintenant entré dans son huitième jour au Yémen.

Des dizaines de milliers de manifestants se sont réunis dans les villes de Sanaa, Taiz et Aden pour un « vendredi de colère », comme ce jour a été nommé par les organisateurs des manifestations.

Dans la capitale, Sanaa, la foule s’est dirigée vers le palais présidentiel, en scandant des slogans anti-gouvernementaux, en dépit de la police anti-émeute qui tentait de les en empêcher.

Rassemblements pro-gouvernementaux

Des manifestations ont également eu lieu ailleurs dans la ville à l’appui du président Saleh. Environ 10 000 manifestants pro-Saleh sont descendus dans les rues de Taiz.


Des dizaines de manifestants pro-démocratie ont été blessés dans des affrontements entre manifestants de bords opposés.

Les principaux griefs des manifestants sont la pauvreté et les allégations de corruption gouvernementale. Saleh avait déjà promis de ne pas briguer un nouveau mandat en 2013, ni de proposer dson fils comme successeur, mais ces engagements n’ont pas réussi à endiguer le mécontentement populaire.

« Bien que les foules soient moins nombreuses par rapport à ce qui se passe dans les autres pays, l’ambiance hostile des 48 dernières heures peut déclencher de nouvelles violences », a déclaré Hashem Ahelbarra, correspondant d’Al Jazeera à Sanaa.

« La crainte est que si les événements atteignent un point de basculement, les tribus armées peuvent attaquer la capitale et c’est pourquoi les gens sont inquiets des affrontements sanglants. »

Appels à l’unité par des responsables religieux

Au milieu des protestations, un groupe de hauts dignitaires religieux au Yémen a appelé à la formation d’un gouvernement d’union nationale afin de sauver le pays du chaos.

Ces personnages influents exigent un gouvernement d’union de transition qui verrait l’opposition représentés au sein des ministères clés, suivi d’élections dans les six mois.

Ils déclarent que cette initiative placerait le Yémen dans la même situation que l’Egypte et la Tunisie, mais sans avoir à subir d’effusion de sang.

Leurs commentaires de ce jeudi a eu lieu au milieu des affrontements entre des milliers de manifestants pro et anti-gouvernement à Sanaa.

« La police cherche à former des lignes pour séparer les manifestants et les partisans du gouvernement – mais ils tentent aussi de disperser la foule avec des tirs de balles réelles, un signe que la situation est très tendue dans la capitale avant le ’Vendredi de colère’ », a dit notre correspondant.

Les loyalistes du gouvernement brandissant des bâtons et des poignards ont chassé un groupe de manifestants réunis à l’université de la ville, selon des témoins. Au moins cinq personnes ont été blessées dans la violence.

Des véhicules municipaux ont convoyé bâtons et des pierres spour le côté pro-gouvernementale, selon des témoins.

« Le président Ali Abdullah Saleh se réunit tous les jours avec de puissants chefs de tribus dans les zones entourant la capitale, en leur disant qu’il a besoin de leur soutien en ce moment crucial », dit notre correspondant.

« Il a adopté un ton très dur, décrivant les manifestants comme des ’anarchistes’. »

« Son entourage affirme devant les médias que la situation ici est très différente de celle de l’Egypte et de la Tunisie – et que si ce pays dégénère dans la violence, il pourrait se retrouver dans une situation très, très difficile ».

« Les gens ici sont armés et les tribus à travers le pays ont des caches d’armes. Et la situation ici pourrait encore empirer. »

Ahelbarra a déclaré que les manifestants ont rejeté les appels du président à attendre les élections de 2013, en disant : « Le seul moyen pour nous est de continuer à nous battre dans les rues pour apporter les mêmes changements que ceux qui ont eu lieu en Tunisie et en Egypte. »

19 février 2011 - Al Jazeera

Traduction : Info-palestine

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