Des gaz lacrymogènes ont été tirés sur des manifestants qui tentaient de reprendre le rond-point Pearl, après que les militaires aient reçu du prince héritier l’ordre de s’en retirer.
Bien que les véhicules militaires ont maintenant quitté le rond-point, ils se sont repositionnés autour de la même zone, nous dit ce samedi le reporter en ligne d’Al Jazeera à Manama.
Dès que l’armée s’est retirée, quelques dizaines de manifestants ont tenté d’occuper la place, mais ils ont été aspergés de gaz lacrymogène par les forces de police.
Environ 60 jeeps de la police sont actuellement stationnées dans et autour de la place, et elles ont bloqué l’accès aux manifestants. Des hélicoptères ont été également vus volant au-dessus de la zone.
Notre reporter a déclaré que jusqu’à présent il n’y avait pas de victimes confirmées à l’hôpital Salmaniya, mais que l’établissement avait déployé des ambulances vers la place.
Cheikh Salman bin Hamad al-Khalifa, le prince héritier, a ordonné aux militaires de se retirer samedi après-midi, en disant que la police serait désormais chargée de faire respecter l’ordre, a rapporté l’agence d’informations du Bahrein.
L’Union générale des travailleurs de Bahreïn a appelé à une grève pour ce dimanche, selon un membre du syndicat des travailleurs du transporteur Gulf Air.
Dialogue rejeté
Plus tôt dans la journée, les dirigeants de l’opposition ont rejeté les appels du gouvernement pour un « dialogue national ».
Abdul Jalil Khalil Ibrahim, le chef du bloc Wefaq, principal parti d’opposition, a déclaré samedi que le gouvernement devait démissionner et que l’armée devait se retirer pour que toute discussion avec la famille régnante puisse avoir lieu.
Ibrahim Mattar, un membre du groupe, qui a quitté le Parlement jeudi, a déclaré que son parti ne croyait pas qu’il y ait une « « volonté de dialogue sérieux parce que l’armée est dans la rue ».
Cheikh Hamad ibn Isa Al Khalifa, oi du Bahreïn, avait déjà demandé au prince héritier d’entamer un dialogue national « avec toutes les parties ».
Toujours samedi, Catherine Ashton, chef de l’Union européenne en matière de politique étrangère, a appelé à un processus de dialogue « sans délai ». Elle a également déclaré qu’elle était « profondément préoccupée » par l’usage de la violence par les forces de sécurité, et elle appelé toutes les parties à faire preuve de « retenue » [cette hypocrisie dont l’UE est tellement coutumière et consistant à mettre en parallèle victimes et bourreaux est profondément écoeurante - N.d.T].
Alors que l’armée a commencé à se retirer des rues, une condition que l’opposition avait fixée pour que des négociations aient lieu, il est difficile de savoir si et quand le dialogue aura lieu.
Le rond-point Pearl a été le théâtre de fusillades à la nuit tombée ce vendredi, lorsque les forces de répression ont ouvert le feu avec des balles réelles sur des manifestants.
Les circonstances entourant la fusillade ne sont pas claires, mais les responsables de l’hôpital Salmaniya disent qu’au moins 66 personnes ont été blessées, dont plusieurs avec des blessures par balle à la tête à et la poitrine.
Certains médecins et des infirmiers des équipes médicales d’urgence étaient en larmes tandis qu’ils s’occupaient des blessés. Les rayons X ont montré des balles toujours logées à l’intérieur des corps des victimes.
« C’est une guerre », a déclaré le Dr Bassem Deif, un chirurgien orthopédiste qui examinait des personnes dont les os ont été brisés par des balles.
Les manifestants ont décrit une scène terrible de nuages de gaz lacrymogène, de balles venant de plusieurs directions et de flaques de sang dans lesquelles ils glissaient alors qu’ils tentaient de s’échapper.
19 février 2011 - Al Jazeera
Traduction : Info-palestine
http://www.mecanopolis.org
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